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Informations et liens concernant le traitement des palmiers contre le charançon rouge des palmiers et contre le papillon Paysandisia archon.

Résultats ARECAP 2024

Lutte intégrée collective contre le charançon rouge du palmier : résultats ARECAP à la fin de la campagne de traitements 2024

 

1) La « Stratégie de la dernière chance ».
2) Les résultats de la campagne de traitement ARECAP constatés à fin 2024.
3) Le prolongement d’ARECAP dans les Alpes maritimes et le Var.
4) Pourquoi est-il indispensable que la lutte intégrée soit collective !
5) Pourquoi faut-il que la lutte collective soit une lutte intégrée ?
6) Combien de palmiers faut-il traiter et avec quels produits ?
7) Comparaison entre les différents traitements préventifs autorisés.
8) Sans lutte collective, les traitements, quels qu’ils soient, sont voués à l’échec.

 

 

 

2) Les résultats de la campagne de traitement ARECAP constatés à fin 2024

 

2.1) La faisabilité
Grâce aux équipes sur le terrain de Fabien Walicki en charge du service de Lutte contre les nuisibles à la Communauté d’Agglomération, nous avons pu démontrer sa faisabilité avec plus de 2000 propriétaires impliqués, quelque 6000 palmiers inspectés dont 5300 ont été traités parmi lesquels plus de 3500 palmiers Phoenix canariensis ( 90 % privés) – chiffres donnés en moyenne par an entre 2016 et 2024. 

BILAN ARECAP 2024   SRAL 2

BILAN ARECAP 2024   SRAL 3

2.2) Son efficacité

Son efficacité est évaluée chaque année en analysant, d’une part les constats de l’état sanitaire des palmiers enregistrés et suivis par les applicateurs et d’autre part, les relevés des captures dans un réseau de plus de 1050 pièges dont 1/3 sont confiés aux propriétaires privés bénévoles.

Bilan Arecap 2024   resultats 4

Les échecs apparents correspondent aux palmiers injectés considérés comme sains en 2023 mais détectés infestés, assainis ou morts en 2024, lorsque cette évolution ne peut-être attribuée à une cause externe au traitement et à condition que les palmiers aient été traités par injection à moins de 13 mois d'intervalle.

Globalement le taux d’échecs apparents moyens constatés, toutes espèces confondues, est de 2,98 % des palmiers injectés en 2023. Il est de 3,73 % pour les palmiers des Canaries (Phoenix canariensis) et de 4 % pour les palmiers dattiers (Phoenix dactylifera). En 2024, les Washingtonia mis à part, pour lesquels le taux d’échecs reste très faible car peu attaqués par le charançon, on constate une augmentation des échecs sur les palmiers dattiers et autres espèces qui, bien que beaucoup moins nombreux seront à surveiller.

 

BILAN ARECAP 2024   SRAL 10

BILAN ARECAP 2024   SRAL 7

 

Après une très nette décroissance des captures de CRP entre 2018 et 2020 on constate une stabilisation qui pourrait être liée à la présence de foyers résiduels qu’il faudrait éliminer.

Pour réduire ces foyers résiduels, il faut :
1) que les propriétaires de palmiers surveillent très attentivement et très régulièrement (au moins une fois par mois) l'état sanitaire de leurs palmiers pour pouvoir détecter une infestation éventuelle. En cas de doute ou de suspicion il faut demander l'avis d'un professionnel agréé par la Draaf et si nécessaire les faire assainir très rapidement pour éviter la dissémination des charançons dans l'environnement (à noter que tous les professionnels agréés par la Draaf pour lutter contre le CRP peuvent  conseiller ou pratiquer un assainissement, un étêtage, voire l'abattage d'un palmier qu'il serait impossible de sauver (subclaquant ou mort) sans être obligés de passer par un applicateur ARECAP). Par contre, afin de pouvoir suivre l'état des palmiers traités, il est important d'en informer le service LCN qui regroupe et analyse l'ensemble des données permettant, en collaboration avec CMSP/Propalmes 83, d’évaluer l’évolution de la situation et les résultats de la lutte collective.

 BILAN ARECAP 2024   SRAL 13

 

2) que les propriétaires de palmiers continuent à faire traiter préventivement leurs palmiers avec les produits autorisés. On constate plusieurs cas où certains s'arrêtent ou abandonnent (volontairement ou involontairement) le traitement par injection puis le reprennent ensuite quelques fois. Le manque de constance  dans la surveillance et le suivi des traitements des palmiers est une aubaine pour le charançon et retarde aussi son éradication du territoire ;

3) que les communes limitrophes s'engagent très rapidement dans la même démarche de lutte collective pour arriver à une réduction pérenne de la population de CRP sur l’ensemble de la Région.

Le taux de mortalité constaté sur les palmiers traités est nettement plus faible que le taux d’échecs apparents puisque de nombreux palmiers infestés seront assainis puis traités et les palmiers qui ont été assainis seront traités préventivement. Il est de 1,5 %  en moyenne par an depuis 2016 suivant les constats des applicateurs et de 1,7 % en 2024.  Cependant ce taux n'est pas significatif sans explications détaillées complémentaires pour chacun des cas,  car de nombreux paramètres peuvent intervenir.

Le mieux pour se convaincre de l'efficacité du traitement est de constater la situation sur place : voir les photos ci dessous qui ont été prises sur plusieurs sites de Fréjus avec des alignements de palmiers des Canaries :

 -Photo 02: l’alignement des 38 palmiers des Canaries, patrimoniaux et majestueux de la Résidence du Parc de Valère, traités depuis 2016 et toujours présents aujourd’hui (alors que la résidence en avait perdu 5 en 2015 malgré des traitements aux nématodes -Photo 01).

 

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Photo 01 - Alignement des palmiers patrimoniaux de la résidence du Parc de Valère, assainis en 2016 et traités par injection dans le cadre d'ARECAP- Photo CMSP-DC - le 27 juin 2016

 

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Photo 02 - Alignement des Phoenix canariensis patrimoniaux de la résidence du Parc de Valère, traités depuis 2016 - Photo CMSP-DC - le 27 mars 2024 

- photo 03 : les palmiers des Canaries qui bordent la promenade le long du canal de Port-Fréjus II,  traités par injection, dans le cadre d'ARECAP ...

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Photo 03 - Palmiers des Canaries en bordure de la promenade le long du canal de Port-Fréjus II, suivis et traités depuis 2016 - Photo CMSP-DC - le 7 mai 2024 

- photo 04 : ou les palmiers des Canaries qui bordent les boulevards d'Alger et de la Libération sur le front de mer ...

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Photo 04 - Palmiers des Canaries sur le front de mer à Fréjus, traités avec ARECAP depuis 2016 - Photo Google Earth Street View de mars 2023.

Si nous comparons la situation des palmiers de la résidence du Parc de Valère en mars 2024 (photo 02)
- à (photo 06) celle des palmiers patrimoniaux du Parc Vigier à Nice (tout à fait comparables au niveau patrimonial) qui avaient été traités au
Beauveria et nématodes en 2017 et qui ont été décimés et remplacés, pour la plupart, à partir de 2018 par d’autres espèces d’arbres,...

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Photo 05 - Vue du Parc Vigier depuis le boulevard Pilatte – Photo Google Earth Street View en septembre 2016

 

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Photo 06 - Vue du Parc Vigier depuis le boulevard Pilatte– Photo CMSP/DC 10 décembre 2017

 

- ou à celle (photo 08) de la célèbre et magnifique « place des palmiers » à Ajaccio qui à défaut reprendra sans doute le nom un peu plus glorieux de Place du Maréchal Foch après l'abattage et le remplacement des palmiers des Canaries :

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 Photo 07 - La Place des Palmiers (Place du Maréchal Foch) à Ajaccio à l’époque de sa splendeur Photo Google Earth en octobre 2008

.

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 Photo 08 - La Place du Maréchal Foch à Ajaccio après abattage et remplacement des palmiers Photo Google Earth en juin 2024.

car faute de ne pas avoir organisé une lutte intégrée collective, Ajaccio, était, elle aussi, dans l’incapacité de sauvegarder son patrimoine exceptionnel malgré des dépenses considérables pour des traitements mal utilisés (par exemple le recours à des traitements par injection de palmiers visiblement infestés!) et qui se sont bien sûr avérés inefficaces (le CMSP en avait averti la municipalité et proposé bénévolement son soutien technique).

Les superbes Phoenix canariensis emblématiques ont été, là aussi, coupés et remplacés par des arbres ou des espèces différentes grâce aux deniers publics (290000euros !! qui s'ajoutent à la perte d'un patrimoine végétal exceptionnel inestimable ! ) voir les articles parus dans Corse Matin  ci-après :
«  La place des Palmiers à Ajaccio est en train de perdre ses arbres » du 31 décembre 2020
« Ajaccio : le combat - perdu ? - contre le charançon rouge continue » du 26 octobre 2021
« La place dite "des Palmiers" à Ajaccio va changer d'arbres et de visage » du 8 décembre 2022
ou « Ajaccio : vers un nouveau visage pour la place des palmiers ! » le 16 novembre 2023 ;

- ou plus récemment encore à Perpignan (photo 09) : l’article paru sur l’Indépendant le 17 février 2025 « C’est fini ! Les palmiers de la place Arago à Perpignan ont été abattus » :

 120800 Perpignan place Arago

Photo 09 - Place Arago à Perpignan – Photo Google Earth Street View août 2012

Comment ces collectivités ont-elles pu être aussi mal conseillées pour en arriver à perdre un tel patrimoine ! Alors qu’il était possible de le sauver en appliquant la Stratégie de la dernière chance ?
Les responsabilités sont multiples et à rechercher à tous niveaux ! Voir nos articles : «Les palmiers perdus : histoire d'une faillite des autorités phytosanitaires européennes » publié le 14 octobre 2017 ou « L'Anses veut-elle lutter contre la disparition des palmiers sur l'arc méditerranéen ? » publié le 23 décembre 2018...

Elles ont non seulement laissé perdre un patrimoine végétal exceptionnel dont elles avaient la responsabilité alors qu’il était possible de le sauver en luttant pour éradiquer le charançon rouge du palmier, mais elles ont contribué à sa dispersion dans l’environnement et au développement de sa population dans notre région au détriment des actions menées par les collectivités engagées dans une lutte collective.

 

...nous avons donc effectivement quelques raisons d’être plutôt satisfaits du résultat obtenu par ARECAP après 9 ans de lutte. Mais conscients aussi que ce résultat n’est pas définitif et évoluera dans une large mesure en fonction de l’engagement des communes limitrophes dans une même démarche de lutte collective pour arriver à une réduction pérenne de la population de CRP sur l’ensemble de la Région. Un espoir qui pourrait être menacé si le Ministère décidait d’abroger l’arrêté de lutte obligatoire du 25 juin 2019 ce qui serait absurde et impardonnable par tous les particuliers et les municipalités qui luttent depuis des années pour préserver leurs palmiers.Tous leurs efforts seraient réduits à zéro. Pour éviter un tel désastre, il serait sans doute souhaitable que l’ensemble des communes concernées manifestent leurs préoccupations aux autorités régionales.

 

3) Le prolongement d’ARECAP dans les Alpes maritimes et le Var.


En 2017 l’association Les Palmiers du Pays Vençois (également membre du CMSP), bénéficiant de l’expérience acquise par ARECAP a lancé une opération similaire sur Vence, qui a abouti à la création de l‘association PalmierSud, laquelle, malgré la période difficile de l’épidémie de COVID19, a réussi à rassembler et motiver 14 autres communes des Alpes Maritimes et du Var à s’engager dans la lutte collective approuvée par arrêté ministériel du 4 juillet 2023. En 2024, 3 autres communes ont rejoint la lutte collective portant à 22 le nombre de communes engagées par l’arrêté modificatif du 22 juillet 2024. Depuis l'arrêté du 1er août 2024, la liste des communes figurent à l'annexe de l'arrêté du 25 juin 2019.

Alpes-Maritimes : Beaulieu-sur-Mer, Biot, Cannes, Grasse, La Colle-sur-Loup, Le Cannet, Mougins, Opio,  Roquefort-les-Pins, Saint-Jeannet, Saint-Paul-de-Vence, Théoule-sur-Mer, Tourettes-sur-Loup, Vallauris, Villeneuve-Loubet
Var : Bormes-les-Mimosas, Fréjus, La Londe-les-Maures, Les Adrets de l'Estérel, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens, Saint-Raphaël.

 

Il est important de faire savoir que plusieurs communes n’ont pas baissé les bras et obtiennent des résultats très significatifs. Afin de redonner espoir à celles qui se battent encore pour sauver leurs palmiers et les inciter à organiser rapidement une lutte collective sur leur territoire pour arrêter la propagation du charançon et le détruire.

 

Voir l’article publié sur france 3 Provence Alpes Côte d’Azur / Cannes

« 16 000 palmiers préservés : où, en est-on, de la lutte contre le charançon rouge dans le Var et les Alpes-Maritimes »

 

Voir aussi notre article « Lutte collective intégrée, seule stratégie possible contre le charançon rouge ! » publié le11 juillet 2024

Pourquoi est-il indispensable que la lutte contre le charançon soit intégrée et collective !

Lutte contre le charançon rouge du palmier : pourquoi est-il indispensable que la lutte soit collective et intégrée !

 

1) La « Stratégie de la dernière chance ».
2) Les résultats de la campagne de traitement ARECAP constatés à fin 2024.
3) Le prolongement d’ARECAP dans les Alpes maritimes et le Var.
4) Pourquoi est-il indispensable que la lutte intégrée soit collective !
5) Pourquoi faut-il que la lutte collective soit une lutte intégrée ?
6) Combien de palmiers faut-il traiter et avec quels produits ?
7) Comparaison entre les différents traitements préventifs autorisés.
8) Sans lutte collective, les traitements, quels qu’ils soient, sont voués à l’échec.

 

 

4) Pourquoi est-il indispensable que la lutte intégrée soit collective !


Le charançon rouge est un ravageur très prolifique (200 à 300oeufs par femelle dont la durée de vie est de 2 à 4 mois), il se reproduit donc très rapidement, plusieurs générations de larves peuvent coexister dans un même palmier qu’elles finissent par tuer en 2 à 3 ans s’il n’est pas traité correctement. Bien que plutôt sédentaire par nature, il n’hésitera pas à se déplacer sur quelques centaines de mètres voire de kilomètres pour trouver un palmier et pouvoir s’y reproduire. La stratégie de lutte à mener est donc de même nature que celle qui serait nécessaire pour arrêter la propagation d’un virus.
Vouloir sauver les palmiers publics sans lutte collective intégrée, c’est donc vouloir enrayer une épidémie et préserver toute une population en ne soignant que le personnel municipal !

Il ne sert à rien de faire des dépenses publiques conséquentes, comme c’est actuellement le cas dans de nombreuses collectivités, depuis plus de 10 ans, pour tenter de préserver les seuls palmiers publics si les palmiers privés environnant ne sont pas traités. Laissés à l’abandon quand ils sont infestés, ce qui est encore trop souvent le cas aujourd’hui, y compris pour de nombreux palmiers publics, ce sont des foyers de dissémination qui contribuent au développement de la population de charançons.

 

5) Pourquoi faut-il que la lutte collective soit une lutte intégrée ?


La lutte intégrée contre les ravageurs (Integrated Pest Management ou IPM) est une stratégie de protection des plantes officiellement soutenue au niveau mondial (*) qui préconise une approche systémique avec une priorité pour des solutions autres que chimiques (en particulier la lutte biologique), visant une réduction des pesticides et l'interdiction des plus dangereux. Dans de nombreux pays il a été décidé d'interdire l'utilisation de tout produit phytosanitaire chimique dans un certain nombre de cas comme, par exemple, en France pour le traitement dans les espaces verts publics et privés (Loi 2014-110 du 6 février 2014 dite loi Labbé, modifiée). Néanmoins, cette interdiction fait l'objet d'une exception dans le cas de la lutte visant la destruction et la prévention de la propagation des organismes nuisibles réglementés en raison de la gravité qu'ils représentent (Article 1 modifié de la loi Labbé repris dans l’article 14.4-I de l’arrêté du 15 janvier 2021 applicable au 1er juillet 2022 ). C'est le cas pour le CRP dont la lutte reste obligatoire (art.1 de l’arrêté du 25 juin 2019) avec l'obligation de traitements préventifs biologiques ou chimiques autorisés pour la partie non méditerranéenne et pour cette dernière l'obligation de ces traitements dans les municipalités engagées dans une lutte collective approuvée par arrêté ministériel.

(*) Au niveau européen: la Directive 2009/128/CE du Parlement Européen et du conseil du 21 octobre 2009 instaure un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatibles avec le développement durable.
Elle est transposée en droit français par l’Ordonnance nº 2011-840 du 15 juillet 2011. relative à la mise sur le marché et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Appliquée au traitement des palmiers, il s’agit de :
- respecter les bonnes pratiques culturales : ne pas couper de palmes vertes inutilement surtout pendant leur période de vol (ce qui est pourtant trop souvent le cas , uniquement pour des considérations esthétiques contestables) ;
- surveiller ses palmiers régulièrement, en cas de suspicion faire intervenir un professionnel agréé (des symptômes d'infestation typiques sont assez facilement détectables au niveau du feuillage - voir notre article « Charançon rouge : surveillance et traitements préventifs des palmiers ! » publié le 4 juin 2020 et qui vous aidera à reconnaître les signes d’une infestation.

Attention ! un palmier peut être mort "biologiquement" et conserver des palmes vertes sur ses couronnes basses pendant plusieurs mois, voire 1 ou 2 ans. Tant qu'il reste des tissus sains, il restera des larves qui se transformeront en charançons ! Ce sont de véritables foyers de dissémination s'ils ne sont pas assainis mécaniquement et traités très rapidement.

- faire assainir un palmier infesté ce qui permet de le sauver dans bien des cas lorsque l'infestation est détectée de manière précoce (voir le paragraphe 3 §3 de notre article «Traitements des palmiers contre le charançon rouge » mis à jour le 26 janvier 2023) et, dans le cas contraire le faire étêter ou abattre dans les 15 jours conformément au protocole DGAL - IT-2019-531 du 10 juillet 2019, ceci afin d’éviter la dissémination du CRP dans l’environnement et la contamination d’autres palmiers . C'est absolument fondamental pour éviter la création de nouveaux foyers de dispersion massive du ravageur qui compromettent la réussite des efforts entrepris par ailleurs ;
- lorsque le palmier est sain le faire traiter préventivement pour le préserver d’une attaque (3 §2 de l’article Traitements des palmiers contre le charançon rouge -voir lien ci-dessus) ;
- participer au dispositif de piégeage, chaque fois que c’est possible pour mesurer l’évolution de la population et réduire la population de charançons (voir notre article « Le piégeage de lutte contre le charançon rouge des palmiers (CRP) est autorisé sans AMM » publié le 22 novembre 2020).
- respecter le protocole concernant le traitement des déchets de palmiers infestés et leur évacuation afin d'éviter la dissémination des larves résiduelles.

 

 

Voir aussi notre article « Lutte collective intégrée, seule stratégie possible contre le charançon rouge ! » publié le11 juillet 2024

Lutte contre le charançon rouge du palmier : combien de palmiers faut-il traiter et avec quels produits ?

Lutte contre le charançon rouge du palmier : combien de palmiers faut-il traiter et avec quels produits ?

 

 1) La « Stratégie de la dernière chance ».
2) Les résultats de la campagne de traitement ARECAP constatés à fin 2024.
3) Le prolongement d’ARECAP dans les Alpes maritimes et le Var.
4) Pourquoi est-il indispensable que la lutte intégrée soit collective !
5) Pourquoi faut-il que la lutte collective soit une lutte intégrée ?
6) Combien de palmiers faut-il traiter et avec quels produits ?
7) Comparaison entre les différents traitements préventifs autorisés.
8) Sans lutte collective, les traitements, quels qu’ils soient, sont voués à l’échec.

 

 

 

6 ) Combien de palmiers faut-il traiter et avec quels produits ?


Aujourd’hui encore les palmiers les plus ciblés par les CRP sur le territoire national restent les Phoenix canariensis. Michel Ferry a démontré (conférence FAO de Bari 25 octobre 2018) qu’il suffirait que 75 % de ces palmiers présents sur une zone géographique isolée, soient traités préventivement pendant au moins 3 ans avec un produit suffisamment efficace, pour réduire drastiquement leur population sur cette zone ce qui permettrait, ensuite de l’éradiquer en traitant les foyers résiduels avec des produits biologiques.

La principale difficulté pour tous les propriétaires qu’ils soient publics ou privés ce sont les traitements préventifs. Le nombre des traitements annuels, les contraintes pour leur application, leur impact sur l’environnement, leur efficacité, leur coût sont des facteurs déterminants pour l’adhésion des propriétaires privés qui est indispensable.

 

7) Comparaison entre les différents traitements préventifs autorisés.


Les seuls produits phytosanitaires utilisables à ce jour, pour lutter contre le charançon rouge du palmier sont spécifiés par la note DRAAF/ SRAL du 18 jullet 2023 à savoir : les nématodes ,les Beauveria bassiana souches 111 et 147 qui sont des produits de biocontrôle et le Revive2 (Syngenta) à base d’émamectine benzoate qui est un produit d’origine chimique.

Dans l’état actuel de la législation : arrêté du 25 juin 2019 (lutte obligatoire contre le CRP ) et  arrêté du 15 janvier 2021 applicable au 1er juillet 2022 faisant suite à la loi Labbé modifiée, si les traitements d’origine biologique sont autorisés sur tout le territoire national, les traitements préventifs chimiques ne sont autorisés par exception (art 14.4 -1) que dans le cas de la lutte visant la destruction et la prévention de la propagation des organismes nuisibles réglementés en raison de la gravité qu'ils représentent, dans les zones contaminées du pourtour méditerranéen et dans les communes dont la liste est publiée dans l’annexe de l’arrêté du 25 juin 2019, après approbation de leur plan de lutte, conforme aux exigences de l’article 7b de cet arrêté, préalablement déclaré au SRAL et validépar le CROPSAV.

7.1) Les traitements bio.
Les nématodes et le Beauveria ont une efficacité « variable », insuffisante en présence d’une population importante de charançons (ce qui est encore malheureusement le cas pour la plupart des communes de la Région Sud) avec des contraintes climatiques à respecter pour leur stockage et leur application. Mais aussi parce qu’ils nécessitent des traitements fréquents, au moins tous les mois (21 jours recommandés) ce qui exclut pratiquement les palmiers situés dans des résidences secondaires. Leur application sur les palmiers de plus de 2m de stipe est problématique et difficile, nécessitant des outils adaptés et /ou l’utilisation de nacelles ce qui surenchérit considérablement leur coût qui devient dissuasif pour des propriétaires privés. Les contraintes imposées pour le respect de l’environnement concernant les Beauveria , dont principalement le délai de rentrée de 6h, et l’application de la tombée de la nuit à l’aube, les rendent inaptes pour une lutte collective.
De 2010 à 2015, en absence de produits plus efficaces, plusieurs communes avaient déjà fait l’expérience des traitements avec des nématodes pour éviter d’utiliser l’Imidaclopride pendant la saison touristique mais de nombreuses pertes avaient été constatées compte tenu des contraintes imposées .

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Photo DC – 2015 Palmiers infestés à Fréjus malgré des traitements avec des nématodes.


A Nice les expériences menées avec des traitements mixtes nématodes et Beauveria bassiana souche 111 se sont soldées par la perte des Phoenix canariensis patrimoniaux des parcs Vigier (photo 06) et du Castel des deux rois (voir notre article « Beauveria : produit miracle ou poudre aux yeux ? » publié le 2 mai 2018 .


7.2) Le seul traitement chimique autorisé.
L’injection de Revive2 de la société Syngenta, est actuellement le seul traitement préventif chimique autorisé sur les palmiers sains ou assainis dans le cadre d’une lutte collective validée.

Même si ce n’est pas un vaccin, le traitement par injection d’émamectine benzoate dans le stipe du palmier, agit comme un vaccin dans la mesure où il est transporté par la sève montante du palmier et se répand donc dans tous les tissus sains dont se nourrissent exclusivement les larves. La dose de matière active a été déterminée afin que sa concentration reste suffisante pendant 12 mois pour tuer au moins les larves néonatales. Il a donc de ce fait un effet préventif puisqu'il évite que le palmier soit infesté. Se faisant, il met fin à la reproduction du ravageur ce qui conduit à sa régression et, à terme, à sa disparition.
'Son efficacité, sa facilité d’application, le fait qu’une seule application par an soit nécessaire (ce qui rend possible le traitement des palmiers des résidences secondaires), et son coût (80,4€ TTC/an/palmier en 2024) en font, de très loin, le traitement le plus acceptable financièrement par les propriétaires privés et le mieux adapté à la lutte collective avec un impact acceptable pour l’environnement pour traiter les palmiers Phoenix, cibles privilégiées par les charançons.
Le produit insecticide, injecté à hauteur d’homme, reste confiné à l’intérieur du stipe sans aucun contact avec l’extérieur ce qui permet son utilisation, y compris en milieu urbain sans risque pour la population. Son emploi est d'ailleurs autorisé sans délai de rentrée.

 


8) Sans lutte collective, les traitements, quels qu’ils soient, sont voués à l’échec. 

 

L’hécatombe des palmiers à Nice, Ajaccio et dans bien d’autres villes de la Côte méditerranéenne démontre que sans lutte collective, les traitements, quels qu’ils soient, sont voués à l’échec. 

! Hyères les Palmiers déjà très touchée pourra-t’elle garder son nom encore longtemps ?

La situation est catastrophique ou s'aggrave dans la majorité des municipalités de la côte méditerranéen et gagne maintenant la côte Atlantique

Très récemment, s'est posé la question de savoir si tous les palmiers étaient condamnés à Perpignan et dans les Pyrénées-Orientales ? Des palmiers infestés par le CRP ont été déclarés l'année dernière dans les Landes et le Morbihan et en 2023 en Charente-Maritime.

 

Il est important de faire savoir que plusieurs communes n’ont pas baissé les bras et obtiennent des résultats très significatifs. Afin de redonner espoir à celles qui se battent encore pour sauver leurs palmiers et les inciter à organiser rapidement une lutte collective sur leur territoire pour arrêter la propagation du charançon et le détruire.

 

Voir l’article publié sur france 3 Provence Alpes Côte d’Azur / Cannes

« 16 000 palmiers préservés : où, en est-on, de la lutte contre le charançon rouge dans le Var et les Alpes-Maritimes »

 

Voir aussi notre article « Lutte collective intégrée, seule stratégie possible contre le charançon rouge ! » publié le11 juillet 2024

ARECAP La lutte collective intégrée pour sauver les palmiers continue en 2022 - résultats de la campagne 2021

201214 Parc de Valere 

ARECAP*

Action  en Réseau pour l'Eradication du Charançon rouge et l'Assainissement des Palmiers

 

La lutte collective intégrée pour sauver les palmiers continue en 2022.

ARECAP est une démonstration de la faisabilité d'une lutte collective intégrée pour lutter contre le charançon rouge des palmiers (CRP). Elle est fondée sur les principes énoncés par Michel Ferry en 2015 dans sa "stratégie de la dernière chance pour sauver les palmiers".


Les équipes du service  LCN (Lutte Contre les Nuisibles) de la Direction de l’Environnement d'Estérel Côte d’Azur Agglomération qui ont en charge ARECAP, agissent depuis 2016 en partenariat avec l’association Propalmes83.

Les actions menées portent
1) sur l’organisation de traitements préventifs,
2) sur un piégeage dense urbain (opération 1000 pièges),
3) sur la détection des foyers infestés et les actions auprès des propriétaires,
4) sur la prospection de traitements alternatifs qui pourraient faire suite aux traitements par injection lorsque la population de charançons aura atteint un seuil de nuisance contrôlable avec les seuls insecticides biologiques autorisés. 

L’objectif qui était de traiter, en 3 à 5 années ,  75 % des palmiers Phoenix canariensis présents sur le territoire, n’a pas encore été atteint.

Cet objectif se heurte à un obstacle majeur : la difficulté de mobiliser rapidement l'ensemble des propriétaires, découragés et rendus impuissants après l'abandon de la lutte contre le charançon rouge par les autorités sanitaires dans les régions infestées du bassin méditerranéen (voir note 1).
Et pourtant les résultats de la campagne ARECAP 2021 montrent que les traitements par injection restent efficaces et que l'action combinée avec le "piégeage dense urbain" permet de réduire de manière significative la population des charançons qui est en nette régression depuis 2017.
Ces résultats très encourageants permettent d’espérer faire baisser suffisamment la population de charançons les deux prochaines années et, s’ils sont confirmés en 2022, de pouvoir traiter les foyers résiduels avec des insecticides biologiques, dont l'efficacité est malheureusement insuffisante, tant qu'ils ne sont pas isolés et que la pression du CRP est trop élevée.


La lutte collective intégrée contre le charançon rouge des palmiers va donc se poursuivre en 2022 avec les propriétaires publics et privés des 5 communes de la Communanté d'agglomération Estérel Côte d'Azur Agglomération (ex Cavem) : Les Adrets-de l'Estérel, Fréjus, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens et Saint-Raphaël.


Comme les années précédentes, ils pourront faire traiter préventivement leurs palmiers par injection dans le stipe (tronc) d'un insecticide dont la substance active est l'émaméctine benzoate. L'insecticide est transporté par la sève montante. Son action les protége pendant un an des attaques des charançons rouges, en tuant leurs larves qui se nourrissent de la sève en mastiquant les tissus sains et qui finissent par tuer leur hôte. L'insecticide est confiné dans les tissus du palmier et son impact sur l'environnement est acceptable selon le rapport de l'Anses.
Les injections annuelles sont réalisées par 3 applicateurs, sous contrat avec Syngenta, qui ont été retenus par la Communauté d'agglomération. Le prix forfaitaire de 72€ ttc par palmier traité, est réglé directement à l'applicateur par les propriétaires de palmiers.

 

 

ARECAP : Bilan des résultats de la campagne 2021

 

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1/ Traitement préventif des palmiers.

Plus de 2100 propriétaires se sont impliqués dans le lutte.  Au total 6064 palmiers dont 90 % de palmiers privés, inscrits à ARECAP en 2021, ont été visités par les applicateurs. 


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Sur les 6064 palmiers inscrits, 5884 palmiers ont pu être traités par injection.

3873 palmiers Phoenix canariensis (palmier des Canaries), les plus sensibles aux attaques du CRP, ont été injectés (dont 91 % privés), en léger recul (-1,2%) par rapport à 2020.

 

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Taux des échecs apparents* (TEA) constatés en 2021 sur les palmiers injectés en 2020.

*Le taux d’échecs apparents est calculé en tenant compte de la régression de l’état sanitaire d’un palmier l’année N par rapport à l’année N-1.  Il prend en compte non seulement les palmiers morts mais également ceux qui ont été reconnus infestés malgré deux traitements consécutifs à moins de 13 mois d’intervalle et qui ont été assainis.

Sur les 3354 Phoenix canariensis privés, le TEA est de 1,8% alors que pour les 364 palmiers publics nous constatons qu'il est de 5,8 %. Nous en recherchons les causes. Plusieurs hypothèses doivent être analysées : palmiers infestés sans assainissement suffisant avant injection, blessures à la tête du palmier induites lors d'expérimentations de l'injection de Confidor, antérieures à ARECAP.

Sur les 184 Phoenix dactylifera privés, le TEA est de 0% et de 1,7 % sur les 172 Phoenix dactylifera publics.

Sur les 1268 Washingtonia privés le TEA est de 0,24%.

Sur les 252 palmiers d'autres espèces, il est de 0% ce qui justifie le désengagement que nous constatons chez certains propriétaires publics.

Ces résultats confirment, si besoin, la priorité à donner, encore aujourd’hui, aux palmiers Phoenix.

 

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 Il reste encore des améliorations à faire :  

- pour nettoyer les foyers résiduels situés dans les palmiers infestés qui ne sont pas traités ou des palmiers morts qui ne sont ni étêtés ni abattus par leurs propriétaires bien qu’ils en aient l’obligation légale (arrêté ministériel du 25 juin 2019) ;

- pour éviter des ré-infestations par des palmiers dont le traitement aurait été arrêté ou interrompu trop hâtivement (8 à 10%). On note une augmentation sensible des cas par rapport à 2020 pour l’ensemble des palmiers, toutefois un peu plus faible, en proportion, pour les Phoenix canariensis (351 en 2021, contre 290 en 2020). Les motivations de ces arrêts sont diverses : choix d'un autre traitement ou arrêt du traitement par le propriétaire, changement de propriétaire, manque de réactivité des propriétaires ou difficultés des applicateurs lors des prises de rendez-vous, crise sanitaire, etc.. 

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2/ Surveillance et détection des foyers d'infestation

Pour faire respecter la réglementation en matière de lutte obligatoire contre le charançon rouge du palmier (arrêté ministériel du 25 juin 2019) une surveillance régulière du territoire est effectuée par les agents du service LCN. Lorsqu’un palmier infesté est repéré, ou signalé, une procédure est engagée afin que le propriétaire se conforme à la réglementation dans les délais les plus brefs (15 jours). En 2021, ce type d’intervention a permis de repérer une centaine de foyers de charançons et de faire assainir ou abattre les palmiers infestés par leurs propriétaires.

Propalmes83 participe à cette recherche en apportant son concours à la détection et au signalement des palmiers qui restent infestés sans être traités. Des articles destinés aux propriétaires (publics ou privés), rédigés en collaboration avec Michel Ferry, ont été publiés (voir liens ci-dessous) pour les aider à reconnaître précocement les symptômes d'infestation et à faire assainir leurs palmiers avec les meilleures chances de récupération :

- Comprendre le mode d’infestation du CRP et apprendre à reconnaître les symptômes d'une infestation.

- Traitements des palmiers contre le charançon rouge

 

 

3/ Piégeage des charançons rouges

Le réseau des 51 pièges à CRP, installés sur le territoire public depuis 2016 permet de constater une division par 5 du nombre des captures mensuelles aux périodes les plus actives (de juillet à octobre) du charançon entre août 2016 et novembre 2021.

Evolution populations crp 2016 2021 Pieges Fredon

 

Le piégeage dense urbain « opération 1000 pièges » :

Le réseau initial de 70 pièges installés par FREDON PACA en 2016, dont il ne reste actuellement que 51 pièges, a été étendu à 1051 pièges, tous opérationnels depuis juin 2020, cela grâce aux subventions accordées par le Conseil régional en 2018 ("Opération 500 pièges") puis en 2019 . Ces  pièges sont répartis sur le territoire public comme privé d'Estérel Côte d'Azur Agglomération.

Les pièges sont gérés et maintenus en partie par LCN pour les 700 pièges installés sur le territoire public et par des propriétaires privés "bénévoles" dont les palmiers sont traités via ARECAP qui participent à l'opération, pour les autres. Les relevés des captures sont transmis mensuellement sur un formulaire de saisi mis à disposition des participants sur le site d'Estérel Côte d'Azur Agglomération.

Sur la période des vols intensifs du CRP, de juillet à novembre, on constate une chute de 80% du nombre moyen de captures en zone de traitement ARECAP, passant de 12,6 CRPs (en moyenne par piège) en 2018, à 2,6 en 2021.

Depuis 2017, les pièges installés sur le territoire communautaire ont capturé environ 100000 charançons. 

Ces pièges renforcent l’action du traitement par injection et contribuent à réduire la population des CRPs. Rappelons que l'injection d'émamectine benzoate dans le stipe des palmiers empêche les oeufs des charançons de s'y développer et transforme ainsi les palmiers en pièges.

 220118 Graphique evolution captures

 

Nous encourageons les propriétaires de palmiers à participer à cette opération s’ils le peuvent, sous réserve que leurs palmiers soient traités préventivement dans le cadre d’ARECAP, en s’inscrivant auprès de la Cavem  N°Vert 0 800 10 40 11  (appel gratuit).  Le piège et les phéromones nécessaires, pour capturer les charançons pendant une saison, sont fournis gratuitement. Les années suivantes les propriétaires doivent renouveler les phéromones (Pherodis – Rhynchophorus ferrugineus) au prix négocié avec la société Bergon dans le cadre de cette opération. Ils peuvent également les trouver au prix du marché dans certaines jardineries.

 

Conclusion :

La baisse significative du taux d’échecs apparents des traitements qui est constatée, est en cohérence avec celle des captures de charançons ainsi qu'avec l'observation du progrès de l'état sanitaire des palmiers sur le terrain ( beaucoup moins de palmiers infestés). Cela  démontre le bien-fondé de la stratégie de "Lutte collective intégrée", promue par Michel Ferry.

Si cette progression sanitaire se confirme en 2022, il deviendrait alors possible d’utiliser les traitements biologiques pour traiter les foyers résiduels isolés du territoire. Cependant tant que les communes voisines ne respecteront pas rigoureusement l'arrêté du 25 juin 2019 qui oblige tout propriétaire de palmiers du territoire national à faire assainir ou abattre ses palmiers infestés, il sera difficile de contenir les flux de charançons en provenance des territoires voisins non engagés dans la lutte. La DRAAF-PACA n'a hélas que des moyens trop limités pour pouvoir faire appliquer cet arrêté. 

Dans leur rapport d'octobre 2018, les experts de l'Anses ont fait une erreur d'interprétation et de jugement dont les propriétaires de palmiers des zones méditerranéennes infestées supportent ou auront à supporter les conséquences désastreuses pour la pérennité de leur patimoine végétal. 

 

 

 

 

Pour en savoir plus :

- ARECAP, lutte collective intégrée contre le CRP, résultats campagne 2020

- ARECAP : site internet d'Estérel Côte d'Azur Agglomération

- Arrêté du 25 juin 2019, la lutte contre le charançon rouge reste obligatoire, mais ..

- Le nouvel arrêté du Ministère repose sur un avis de l’Anses très discutable.

 

 Note 1- abandon de la lutte par les autorités sanitaires voir nos articles précédents :

- Arrêté du 25 juin 2019, la lutte contre le charançon rouge reste obligatoire, mais ..

- Arrêté du 25 juin 2019, Propalmes83 écrit au Ministre de l'Agriculture

- L'Anses veut-elle lutter contre la disparition des palmiers sur l'arc méditerranéen ?

- Evolution de la réglementation, néonicotinoïdes interdits : quel impact sur le traitement des palmiers ?

- Charançon rouge : histoire d'une faillite des autorités phytosanitaires européennes.

 

Arecap, lutte collective intégrée contre le CRP, résultats campagne 2020

 

ARECAP

Pour mémoire, le plan d’action Arecap (Action en Réseau pour l’Éradication du Charançon rouge et l’Assainissement des Palmiers) lancé par la Communauté d'Agglomération Var Estérel Méditerranée en avril 20 s’inspire de la stratégie de la dernière chance préconisée par Michel Ferry (chercheur à l’Inra jusqu’en juin 2016, expert international de la FAO pour la lutte contre le charançon rouge).

Depuis le premier arrêté de lutte obligatoire du 21 juillet 2010, c'est la seule lutte collective menée en France, portant sur plusieurs milliers de palmiers, impliquant les propriétaires publics et privés (qui détiennent 90% des palmiers) organisée et gérée par la Cavem sur son territoire à l’instigation de Propalmes83 qui en est partenaire. Le territoire de la Cavem (347km² dont 90km² urbanisés) regroupe les communes des Adrets-de-l'Estérel, Fréjus, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens et Saint-Raphaël.

Une étude préalable au lancement d'Arecap, réalisée en mai 2016 a permis de recenser 15862 palmiers à feuilles pennées repérables sur une base cartographique de 2015. Ces palmiers comprennent les palmiers des Canaries (Phoenix canariensis) qui sont les plus nombreux chez les particuliers et les plus sensibles aux attaques du charançon rouge, les dattiers (Phoenix dactylifera) essentiellement dans les espaces urbains, quelques Butia et de rares Jubaea.

La Cavem a fait le choix du traitement par injection d'émamectine benzoate dans le stipe du palmier suivant les recommandations de Michel Ferry qui en avait démontré l'efficacité lorsqu'il était chercheur de l'Inra à la Station Phoenix d'Elche et contribué à l'obtention d'une autorisation de mise sur le marché (n° 2140041 du 24 mars 2014) pour le produit commercial "Revive" de la société Syngenta. Ce traitement insecticide présente l'avantage de ne nécessiter qu'une seule application par an, de pouvoir être réalisé très facilement et très rapidement (5mn pour traiter un palmier) à hauteur d'homme (sans nécessiter de nacelle) et permet de prendre en compte les contraintes des résidences secondaires et des traitements en milieu urbain. L'insecticide reste confiné à l'intérieur du stipe du palmier et son impact sur l'environnement est considéré comme acceptable (rapport de l'Anses (29 janvier 2014).

Le but recherché est donc d'appliquer, au mieux, la stratégie "de la dernière chance" qui consiste à traiter rapidement et massivement le maximum de Phoenix canariensis, cible principale du CRP, dont Michel Ferry a démontré qu'il faudrait en traiter 75% pendant 3 années consécutives pour faire baisser drastiquement la population de CRP et qu'il serait possible, ensuite, de l'éradiquer en traitant les foyers résiduels isolés. Ceci nécessite d' organiser les campagnes en regroupant les traitements pour en réduire les coûts afin d'arriver à mobiliser l'ensemble des propriétaires concernés. Une négociation menée en mars 2016 par la Cavem avec la participation de Propalmes83 a permis d'obtenir de Syngenta un tarif forfaitaire de 72€ ttc /palmier dans le cadre de la démonstration Arecap. Cependant pour permettre un démarrage rapide de l'opération certaines concessions ont dû être faites au niveau technique (utilisation du pistolet d'injection sous pression de Syngenta), au niveau de l'organisation -la Cavem a préféré laissé les applicateurs libres d'organiser eux-mêmes leurs chantiers, enfin  la mobilisation des propriétaires a pris beaucoup plus de temps que prévu en l'absence de communication organisée au niveau local, régional et national dans un climat de défiance exacerbée sur l'utilisation des insecticides phytopharmaceutiques, malgré les exceptions prévues par la loi Labbé (article 1-2°) pour lutter contre les organismes nuisibles.

 

1. ARECAP, les résultats de la campagne 2020

1.1 Les résultats dans les faits :

Le territoire de la Cavem est sans doute celui où l'on peut trouver, encore aujourd'hui, le plus grand nombre de Phoenix canariensis qui ont été préservés grâce à Arecap et la lutte collective. La situation en 2015 était catastrophique. De nombreux palmiers publics présentaient des signes d'infestation plus moins avancée, les Villes n'ayant pas su prévoir les budgets nécessaires pour faire face à l'expansion exponentielle de l'infestation n'avaient pas les moyens de faire assainir correctement tous les palmiers infestés comme la loi leur imposait. De nombreux palmiers publics et privés, déjà infestés, ont donc été injectés sans avoir été préalablement assainis or l'injection est un traitement préventif très efficace mais avec des effets curatifs incertains car la dose létale pour les larves néonatales est insuffisante pour des stades de développement plus avancés. Certains de ces palmiers ont fini par récupérer progressivement, d'autres doivent encore rester sous surveillance régulière lorsqu'ils n'ont pas été assainis et ceux qui ont malheureusement disparu sont comptabilisés dans le taux d'échecs apparents (voir ci-dessous).

Dans la résidence du Parc de Valère à Fréjus, un alignement de palmiers Phoenix patrimoniaux emblématiques apporte un témoignage réaliste sur les résultats obtenus avec Arecap. L'alignement dont les photos ci-dessous ne présentent qu'une partie, comportait initialement 47 palmiers, 8 ont été perdus malgré des traitements aux nématodes en 2014 et 2015. Il en restait 39 lors des premiers traitements Arecap en juin 2016. Arecap a permis d'en préserver 38 jusqu'à maintenant mais pour combien de temps encore puisque l'arrêté du 25 juin 2019 du ministère de l'Agriculture, n'oblige nullement les autres collectivités contaminées de notre Région à organiser des luttes collectives sur leur territoire ?

 
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Parc de Valère à Fréjus. Photos DC prises le 14 décembre 2020, grâce à Arecap 38 palmiers Phoenix canariensis patrimoniaux sur 39 sont toujours debout depuis 2016!

A titre de comparaison, les photos ci-dessous montrent la situation des palmiers Phoenix patrimoniaux du parc Vigier à Nice qui, traités expérimentalement en 2017 avec des applications complémentaires de nématodes et de Beauveria Bassiana ont été décimés, abattus et remplacés.

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Photo Google Earth 09/2016 : le parc Vigier vue du boulevard Franck Pilatte

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Photo DC 15/06/2018 : le parc Vigier vue du boulevard Franck Pilatte

 

1.2 Les résultats dans les actes et dans les chiffres

Trois axes d'action privilégiés :
- le traitement préventif des palmiers par injection ;
- le repérage des palmiers infestés, non traités ;
- le déploiement et la maintenance d'un réseau de 1000 piéges.

 

1) Traitements préventifs des palmiers par injection.
Plus de 2100 propriétaires privés engagés dans la lutte pour préserver leurs palmiers.
Malgré le confinement et les contraintes que cela imposait aux uns et aux autres, 6132 palmiers (dont 5488 publics privés soit plus de 89%) ont été traités par injection entre mars et novembre 2020.

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Taux d'échecs apparents (*)

Parmi les 6132 palmiers traités en 2020, 5579 sont suivis depuis 2016, 2017, 2018 ou 2019. Le taux moyen d’échecs apparents*  sur l’ensemble de ces palmiers est de 2,9 %.

Parmi ces 5579 palmiers, le taux moyen d’échecs apparents des 3649 palmiers Phoenix canariensis, les plus vulnérables est de 4,2 % dont 72 morts soit un peu moins de 2 %.

(*) Est comptabilisé comme échec apparent (sans qu’on puisse en déterminer la cause exacte ) toute régression de l’état sanitaire d’un palmier (infestation, assainissement, mort) par rapport à l’année précédente pourvu qu’il ait été traité l’année précédente à moins de 13 mois du constat.)

 

Les causes possibles des échecs :
- palmiers infestés avant injection et non assainis ;
- intervalle entre deux traitements > 12 mois ;
- stipes de palmiers non préparés avant injection (restants de palmes trop important) ;
- distance et position des trous non respectées, lié à la difficulté de repérage des trous d'injection des années précédentes ;
- protocole particulier à appliquer pour le traitement des petits palmiers (stipe <1m) et des palmiers dactylifera non respecté ;
- manque de surveillance des palmiers par leurs propriétaires ;
- abandon ou interruption des traitements par certains propriétaires ( vente, changement de propriétaire, etc..).

 

2) Repérage des palmiers infestés non traités.
En fonction des niveaux de captures de certains pièges, une surveillance régulière du territoire est effectuée par les agents du service de Lutte contre les nuisibles du pôle E3D de la Cavem. Lorsqu’un palmier infesté est repéré par les agents du service, ou signalé par des tiers, une procédure est engagée à l’encontre du propriétaire afin qu’il se conforme à la réglementation dans les délais les plus brefs (15 jours). En 2020, ce type d’intervention a permis de repérer environ 150 foyers de charançons et de faire assainir ou abattre les palmiers concernés par leurs propriétaires.


3) Opération Arecap 1000 pièges (*)
Renforcement du réseau de pièges existant. Les équipes de lutte contre les nuisibles de la Cavem ont poursuivi les actions déjà engagées sur le terrain depuis 2016 (Réseau de 70 pièges installés par Fredon-Paca en 2016 - Opération Arecap 500 pièges en 2018). Avec 400 pièges supplémentaires installés dès le printemps 2020, malgré les difficultés liées aux contraintes imposées par le confinement, le réseau comporte 900 pièges opérationnels sur le territoire de la Cavem sur les 1050 initialement prévus (dont 45 % gérés directement par des propriétaires bénévoles dont les palmiers sont traités préventivement dans le cadre d’Arecap).

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Les 100 pièges disponibles seront mis gratuitement à la disposition d’autres propriétaires privés volontaires pour participer à l’opération dans les mêmes conditions qu’en 2018 et 2019. Il suffit qu’ils en fassent la demande au n° Vert 0 800 10 40 11 (appel gratuit) mis à leur disposition par la Cavem. Ils auront pour mission de transmettre mensuellement le nombre de captures sur le site de la Cavem.

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Analyse des résultats des captures fin 2020 :
En 2020, entre mars et novembre 21700 charançons ont été capturés dans les 900 pièges installés. On observe une baisse très significative de la population des charançons depuis 2018. Le nombre moyen des captures mensuelles par piège est passé de 12,6 en 2018 à 3,9 en 2020.
Bien que ces résultats soient encourageants, la lutte doit toutefois se poursuivre sans relâche car le ravageur est malheureusement encore bien trop présent dans notre environnement en absence de lutte collective généralisée chez nos voisins.

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(*)L’opération Arecap 1000 pièges est réalisée par la Cavem en partenariat avec Propalmes83, les sociétés Bergon et Koppert qui fournissent les pièges et les phéromones à un prix négocié, et la subvention financière du Conseil de la Région Sud – Paca dans le cadre de son plan de sauvegarde des palmiers.

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N.B. : le piégeage est utilisé comme outil de contrôle et d’évaluation de la population de CRP et comme moyen de lutte complémentaire associé aux traitements préventifs et curatifs dans le cadre de la lutte collective intégrée. Attention, à lui seul, le piégeage ne permet pas de réduire durablement la population de CRP. Voir, sur notre site, les articles de Michel Ferry concernant le piégeage : "Le piégeage sans stratégie collective et intégrée..une illusion !"

 

2. ARECAP, la lutte collective intégrée continue en 2021.

La campagne Arecap 2021 va s'effectuer avec le même protocole qu'en 2020.
Si vous êtiez déjà inscrits auprès de la Cavem, l'applicateur que vous avez retenu devrait vous contacter pour prendre rendez-vous courant mars 2021. Si vous n'êtes pas encore inscrits, vous pouvez le faire par Internet sur le site de la Cavem rubrique "inscription en ligne". En cas de difficulté  appelez le n° vert indiqué ci-dessus.

Comme en 2020 les traitements débuteront en mars 2021. Les applicateurs disposeront d'un nouveau pistolet injecteur qui leur sera fourni par Syngenta et qui devrait permettre de réduire et contrôler électroniquement la pression d'injection (*) en fonction de la capacité d'absorption des tissus et de contrôler le volume de produit injecté. Par ailleurs la société Syngenta a diffusé à ses applicateurs un protocole d'injection tenant compte de certaines demandes que nous lui avions faites concernant les précautions à prendre sur la disposition et la distance des trous d'injection avec ceux des années précédentes pour limiter les effets phytotoxiques du produit et éviter la formation de caries qui pourraient nuire à la résistance mécanique du stipe. Il est à noter qu'en 2020, c'est le produit Revive 2 de Syngenta qui a été utilisé pour traiter les palmiers (**). La concentration en substance active étant deux fois plus élevée, le volume qui doit être injecté est deux fois plus faible. Syngenta nous a assuré d'une efficacité équivalente sans nous apporter les résultats d'expérimentations que nous lui demandions. Nous ne pourrons avoir les résultats du terrain qu'après le retour des applicateurs sur l'état des palmiers qu'ils pourront constater lors de la campagne d'injection 2021. Nous y serons donc particulièrement attentifs. 

(*) nous rappelons que les expérimentations pour démontrer l'efficacité de l'injection de l'émamectine benzoate (spécialité commerciale   = Revive de Syngenta) dans le stipe du palmier pour traiter les palmiers contre le charançon rouge ont été réalisées par Michel Ferry par infusion (injection sans pression) du produit dans les tissus sains du palmier. La pression d'injection étant susceptible d'avoir une incidence sur la phytotoxicité du produit pénétrant dans les tissus. Sa demande de réduire la pression est permanente depuis 2016.

(**) Cette modification fait suite aux exigences de l'Anses qui demandait à Syngenta de modifier le diluant utilisé avec le Revive1.

 

2.1. Conseils

Traitements préventifs des palmiers dont le stipe fait plus d'un mètre de hauteur, comment obtenir les meilleurs résultats :

1) Faire traiter préventivement ses palmiers au printemps. C'est la saison ou la sève est la plus abondante. C'est la sève qui transporte l'insecticide dans les tissus sensibles du palmier, il faut donc profiter de cette période favorable pour assurer une bonne diffusion du produit. Par ailleurs le palmier se trouvera protégé au moment des premières pontes lorsque la température diurne dépassera les 18°C.

Si, compte tenu de circonstances particulières, les palmiers ont été traités l'année précédente en été ou en automne, il est préférable de les faire traiter dès le printemps suivant sans attendre 12 mois d'intervalle entre 2 injections. Les traitements pourront ensuite reprendre avec un rythme annuel normal.

2) Respecter un délai maximum de 12 mois entre deux injections. Après 12 mois, la concentration de l'insecticide dans les tissus du palmier devient insuffisante et l'efficacité du traitement est réduite. Si le traitement précédent date de plus de 12 mois, n'hésitez pas à appeler l'applicateur que vous avez choisi pour prendre rendez-vous rapidement. Il peut avoir des difficultés à vous joindre.

3) Surveiller régulièrement la frondaison pour détecter des symptômes d'infestation. Aucun traitement phytosanitaire ne peut être garanti à 100% et de nombreux paramètres peuvent intervenir sur l'efficacité d'un traitement dont l'état physiologique du palmier et les conditions d'application du traitement. La surveillance doit être mensuelle. Vous pouvez vous aider de la description des symptômes que vous trouverez dans notre article "Contre le charançon rouge : surveillance et traitements préventifs des palmiers !". En cas de suspicion d'une infestation, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel. La chance de sauver un palmier infesté dépend de la rapidité avec laquelle il peut-être assaini.

4) Nettoyer le stipe du palmier avant de le faire injecter. Une injection réalisée sur un palmier dont les restants de palmes visibles sur le stipe sont trop importants peut conduire à de mauvais résultats. Il appartient au propriétaire de faire nettoyer le stipe des palmiers pour que l'opérateur puisse pratiquer une injection sans risque de perte du produit dans les interstices des restants de palmes.

5) Veiller à ce ce que les injections soient réalisées à une distance suffisante les unes des autres (l'empan d'une main avec un décalage de 5 à 10 cm en hauteur). Elles doivent être réparties autour du stipe de façon hélicoïdale du bas vers le haut sans jamais se chevaucher.

6) Veiller à ce ce que les applicateurs désinfectent leurs forets avant de percer les trous d'injection pour éviter le transfert de bactéries d'un palmier à l'autre.

Traitements préventifs des petits palmiers dont le stipe fait moins d'un mètre de hauteur  :

Il est important de traiter préventivement ces palmiers afin de ne pas laisser de foyers de charançons pouvoir se développer. Les traitements préventifs pourront être effectués par application de nématodes au printemps ou à l'automne et de Beauveria bassiana lors des fortes chaleurs en été.

2.2. mise en garde sur les traitements insecticides complémentaires

Les traitements complémentaires au Karate zeon pourraient éventuellement se justifier :
- sur des palmiers assainis après avoir supprimé les parties infestées, par imprégnation et ruissellement sur la tête de palmier pour inonder les galeries et tuer les larves qui auraient pu subsister ;
- pour les nouveaux palmiers inscrits ou pour des palmiers déjà inscrits dont l'état parait suspect au moment de l'injection.

Ces traitements pourraient être appliqués une seule fois en respectant les doses prévues par l’AMM du produit et en complémentarité d’une injection. Une surveillance régulière de l'évolution de l'état sanitaire des palmiers est indispensable et en cas de suspicion ne pas hésiter à demander de faire assainir le palmier par un professionnel de votre choix, agréé par la Draaf-Paca (voir liste des professionnels agréés sur son site internet) pour traiter les palmiers contre le charançon rouge.

A noter que l'instruction technique de la DGAL du 10/07/2019 précise que les produits insecticides utilisés pour traiter les palmiers infestés doivent avoir une AMM pour usage contre le CRP. Les parties infestées doivent donc être supprimées et le palmier injecté avant traitement éventuel au Karate zeon (qui dispose d'une AMM pour usage contre les coléoptères mais dont l'efficacité contre le CRP reste à l'étude).

Dans les autres cas les traitements complémentaires à l'injection ne sont pas justifiés.

L’argument qui consiste à dire au propriétaire qu’en faisant des traitements insecticides complémentaires, cela lui permettra d’augmenter les chances de survie de son palmier s’apparente à du charlatanisme et à la promotion d’un produit phytopharmaceutique dont la nocivité vis à vis des abeilles est établi et dont l’efficacité dans la lutte contre le charançon rouge des palmiers n’a pas été scientifiquement démontré aux doses prescrites.

A voir également nos articles précédents sur les traitements.