ARECAP ARECAP

Informations et liens concernant le traitement des palmiers contre le charançon rouge des palmiers et contre le papillon Paysandisia archon.

ARECAP La lutte collective intégrée pour sauver les palmiers continue en 2022 - résultats de la campagne 2021

201214 Parc de Valere 

ARECAP*

Action  en Réseau pour l'Eradication du Charançon rouge et l'Assainissement des Palmiers

 

La lutte collective intégrée pour sauver les palmiers continue en 2022.

ARECAP est une démonstration de la faisabilité d'une lutte collective intégrée pour lutter contre le charançon rouge des palmiers (CRP). Elle est fondée sur les principes énoncés par Michel Ferry en 2015 dans sa "stratégie de la dernière chance pour sauver les palmiers".


Les équipes du service  LCN (Lutte Contre les Nuisibles) de la Direction de l’Environnement d'Estérel Côte d’Azur Agglomération qui ont en charge ARECAP, agissent depuis 2016 en partenariat avec l’association Propalmes83.

Les actions menées portent
1) sur l’organisation de traitements préventifs,
2) sur un piégeage dense urbain (opération 1000 pièges),
3) sur la détection des foyers infestés et les actions auprès des propriétaires,
4) sur la prospection de traitements alternatifs qui pourraient faire suite aux traitements par injection lorsque la population de charançons aura atteint un seuil de nuisance contrôlable avec les seuls insecticides biologiques autorisés. 

L’objectif qui était de traiter, en 3 à 5 années ,  75 % des palmiers Phoenix canariensis présents sur le territoire, n’a pas encore été atteint.

Cet objectif se heurte à un obstacle majeur : la difficulté de mobiliser rapidement l'ensemble des propriétaires, découragés et rendus impuissants après l'abandon de la lutte contre le charançon rouge par les autorités sanitaires dans les régions infestées du bassin méditerranéen (voir note 1).
Et pourtant les résultats de la campagne ARECAP 2021 montrent que les traitements par injection restent efficaces et que l'action combinée avec le "piégeage dense urbain" permet de réduire de manière significative la population des charançons qui est en nette régression depuis 2017.
Ces résultats très encourageants permettent d’espérer faire baisser suffisamment la population de charançons les deux prochaines années et, s’ils sont confirmés en 2022, de pouvoir traiter les foyers résiduels avec des insecticides biologiques, dont l'efficacité est malheureusement insuffisante, tant qu'ils ne sont pas isolés et que la pression du CRP est trop élevée.


La lutte collective intégrée contre le charançon rouge des palmiers va donc se poursuivre en 2022 avec les propriétaires publics et privés des 5 communes de la Communanté d'agglomération Estérel Côte d'Azur Agglomération (ex Cavem) : Les Adrets-de l'Estérel, Fréjus, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens et Saint-Raphaël.


Comme les années précédentes, ils pourront faire traiter préventivement leurs palmiers par injection dans le stipe (tronc) d'un insecticide dont la substance active est l'émaméctine benzoate. L'insecticide est transporté par la sève montante. Son action les protége pendant un an des attaques des charançons rouges, en tuant leurs larves qui se nourrissent de la sève en mastiquant les tissus sains et qui finissent par tuer leur hôte. L'insecticide est confiné dans les tissus du palmier et son impact sur l'environnement est acceptable selon le rapport de l'Anses.
Les injections annuelles sont réalisées par 3 applicateurs, sous contrat avec Syngenta, qui ont été retenus par la Communauté d'agglomération. Le prix forfaitaire de 72€ ttc par palmier traité, est réglé directement à l'applicateur par les propriétaires de palmiers.

 

 

ARECAP : Bilan des résultats de la campagne 2021

 

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1/ Traitement préventif des palmiers.

Plus de 2100 propriétaires se sont impliqués dans le lutte.  Au total 6064 palmiers dont 90 % de palmiers privés, inscrits à ARECAP en 2021, ont été visités par les applicateurs. 


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Sur les 6064 palmiers inscrits, 5884 palmiers ont pu être traités par injection.

3873 palmiers Phoenix canariensis (palmier des Canaries), les plus sensibles aux attaques du CRP, ont été injectés (dont 91 % privés), en léger recul (-1,2%) par rapport à 2020.

 

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Taux des échecs apparents* (TEA) constatés en 2021 sur les palmiers injectés en 2020.

*Le taux d’échecs apparents est calculé en tenant compte de la régression de l’état sanitaire d’un palmier l’année N par rapport à l’année N-1.  Il prend en compte non seulement les palmiers morts mais également ceux qui ont été reconnus infestés malgré deux traitements consécutifs à moins de 13 mois d’intervalle et qui ont été assainis.

Sur les 3354 Phoenix canariensis privés, le TEA est de 1,8% alors que pour les 364 palmiers publics nous constatons qu'il est de 5,8 %. Nous en recherchons les causes. Plusieurs hypothèses doivent être analysées : palmiers infestés sans assainissement suffisant avant injection, blessures à la tête du palmier induites lors d'expérimentations de l'injection de Confidor, antérieures à ARECAP.

Sur les 184 Phoenix dactylifera privés, le TEA est de 0% et de 1,7 % sur les 172 Phoenix dactylifera publics.

Sur les 1268 Washingtonia privés le TEA est de 0,24%.

Sur les 252 palmiers d'autres espèces, il est de 0% ce qui justifie le désengagement que nous constatons chez certains propriétaires publics.

Ces résultats confirment, si besoin, la priorité à donner, encore aujourd’hui, aux palmiers Phoenix.

 

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 Il reste encore des améliorations à faire :  

- pour nettoyer les foyers résiduels situés dans les palmiers infestés qui ne sont pas traités ou des palmiers morts qui ne sont ni étêtés ni abattus par leurs propriétaires bien qu’ils en aient l’obligation légale (arrêté ministériel du 25 juin 2019) ;

- pour éviter des ré-infestations par des palmiers dont le traitement aurait été arrêté ou interrompu trop hâtivement (8 à 10%). On note une augmentation sensible des cas par rapport à 2020 pour l’ensemble des palmiers, toutefois un peu plus faible, en proportion, pour les Phoenix canariensis (351 en 2021, contre 290 en 2020). Les motivations de ces arrêts sont diverses : choix d'un autre traitement ou arrêt du traitement par le propriétaire, changement de propriétaire, manque de réactivité des propriétaires ou difficultés des applicateurs lors des prises de rendez-vous, crise sanitaire, etc.. 

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2/ Surveillance et détection des foyers d'infestation

Pour faire respecter la réglementation en matière de lutte obligatoire contre le charançon rouge du palmier (arrêté ministériel du 25 juin 2019) une surveillance régulière du territoire est effectuée par les agents du service LCN. Lorsqu’un palmier infesté est repéré, ou signalé, une procédure est engagée afin que le propriétaire se conforme à la réglementation dans les délais les plus brefs (15 jours). En 2021, ce type d’intervention a permis de repérer une centaine de foyers de charançons et de faire assainir ou abattre les palmiers infestés par leurs propriétaires.

Propalmes83 participe à cette recherche en apportant son concours à la détection et au signalement des palmiers qui restent infestés sans être traités. Des articles destinés aux propriétaires (publics ou privés), rédigés en collaboration avec Michel Ferry, ont été publiés (voir liens ci-dessous) pour les aider à reconnaître précocement les symptômes d'infestation et à faire assainir leurs palmiers avec les meilleures chances de récupération :

- Comprendre le mode d’infestation du CRP et apprendre à reconnaître les symptômes d'une infestation.

- Traitements des palmiers contre le charançon rouge

 

 

3/ Piégeage des charançons rouges

Le réseau des 51 pièges à CRP, installés sur le territoire public depuis 2016 permet de constater une division par 5 du nombre des captures mensuelles aux périodes les plus actives (de juillet à octobre) du charançon entre août 2016 et novembre 2021.

Evolution populations crp 2016 2021 Pieges Fredon

 

Le piégeage dense urbain « opération 1000 pièges » :

Le réseau initial de 70 pièges installés par FREDON PACA en 2016, dont il ne reste actuellement que 51 pièges, a été étendu à 1051 pièges, tous opérationnels depuis juin 2020, cela grâce aux subventions accordées par le Conseil régional en 2018 ("Opération 500 pièges") puis en 2019 . Ces  pièges sont répartis sur le territoire public comme privé d'Estérel Côte d'Azur Agglomération.

Les pièges sont gérés et maintenus en partie par LCN pour les 700 pièges installés sur le territoire public et par des propriétaires privés "bénévoles" dont les palmiers sont traités via ARECAP qui participent à l'opération, pour les autres. Les relevés des captures sont transmis mensuellement sur un formulaire de saisi mis à disposition des participants sur le site d'Estérel Côte d'Azur Agglomération.

Sur la période des vols intensifs du CRP, de juillet à novembre, on constate une chute de 80% du nombre moyen de captures en zone de traitement ARECAP, passant de 12,6 CRPs (en moyenne par piège) en 2018, à 2,6 en 2021.

Depuis 2017, les pièges installés sur le territoire communautaire ont capturé environ 100000 charançons. 

Ces pièges renforcent l’action du traitement par injection et contribuent à réduire la population des CRPs. Rappelons que l'injection d'émamectine benzoate dans le stipe des palmiers empêche les oeufs des charançons de s'y développer et transforme ainsi les palmiers en pièges.

 220118 Graphique evolution captures

 

Nous encourageons les propriétaires de palmiers à participer à cette opération s’ils le peuvent, sous réserve que leurs palmiers soient traités préventivement dans le cadre d’ARECAP, en s’inscrivant auprès de la Cavem  N°Vert 0 800 10 40 11  (appel gratuit).  Le piège et les phéromones nécessaires, pour capturer les charançons pendant une saison, sont fournis gratuitement. Les années suivantes les propriétaires doivent renouveler les phéromones (Pherodis – Rhynchophorus ferrugineus) au prix négocié avec la société Bergon dans le cadre de cette opération. Ils peuvent également les trouver au prix du marché dans certaines jardineries.

 

Conclusion :

La baisse significative du taux d’échecs apparents des traitements qui est constatée, est en cohérence avec celle des captures de charançons ainsi qu'avec l'observation du progrès de l'état sanitaire des palmiers sur le terrain ( beaucoup moins de palmiers infestés). Cela  démontre le bien-fondé de la stratégie de "Lutte collective intégrée", promue par Michel Ferry.

Si cette progression sanitaire se confirme en 2022, il deviendrait alors possible d’utiliser les traitements biologiques pour traiter les foyers résiduels isolés du territoire. Cependant tant que les communes voisines ne respecteront pas rigoureusement l'arrêté du 25 juin 2019 qui oblige tout propriétaire de palmiers du territoire national à faire assainir ou abattre ses palmiers infestés, il sera difficile de contenir les flux de charançons en provenance des territoires voisins non engagés dans la lutte. La DRAAF-PACA n'a hélas que des moyens trop limités pour pouvoir faire appliquer cet arrêté. 

Dans leur rapport d'octobre 2018, les experts de l'Anses ont fait une erreur d'interprétation et de jugement dont les propriétaires de palmiers des zones méditerranéennes infestées supportent ou auront à supporter les conséquences désastreuses pour la pérennité de leur patimoine végétal. 

 

 

 

 

Pour en savoir plus :

- ARECAP, lutte collective intégrée contre le CRP, résultats campagne 2020

- ARECAP : site internet d'Estérel Côte d'Azur Agglomération

- Arrêté du 25 juin 2019, la lutte contre le charançon rouge reste obligatoire, mais ..

- Le nouvel arrêté du Ministère repose sur un avis de l’Anses très discutable.

 

 Note 1- abandon de la lutte par les autorités sanitaires voir nos articles précédents :

- Arrêté du 25 juin 2019, la lutte contre le charançon rouge reste obligatoire, mais ..

- Arrêté du 25 juin 2019, Propalmes83 écrit au Ministre de l'Agriculture

- L'Anses veut-elle lutter contre la disparition des palmiers sur l'arc méditerranéen ?

- Evolution de la réglementation, néonicotinoïdes interdits : quel impact sur le traitement des palmiers ?

- Charançon rouge : histoire d'une faillite des autorités phytosanitaires européennes.

 

Arecap, lutte collective intégrée contre le CRP, résultats campagne 2020

 

ARECAP

Pour mémoire, le plan d’action Arecap (Action en Réseau pour l’Éradication du Charançon rouge et l’Assainissement des Palmiers) lancé par la Communauté d'Agglomération Var Estérel Méditerranée en avril 20 s’inspire de la stratégie de la dernière chance préconisée par Michel Ferry (chercheur à l’Inra jusqu’en juin 2016, expert international de la FAO pour la lutte contre le charançon rouge).

Depuis le premier arrêté de lutte obligatoire du 21 juillet 2010, c'est la seule lutte collective menée en France, portant sur plusieurs milliers de palmiers, impliquant les propriétaires publics et privés (qui détiennent 90% des palmiers) organisée et gérée par la Cavem sur son territoire à l’instigation de Propalmes83 qui en est partenaire. Le territoire de la Cavem (347km² dont 90km² urbanisés) regroupe les communes des Adrets-de-l'Estérel, Fréjus, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens et Saint-Raphaël.

Une étude préalable au lancement d'Arecap, réalisée en mai 2016 a permis de recenser 15862 palmiers à feuilles pennées repérables sur une base cartographique de 2015. Ces palmiers comprennent les palmiers des Canaries (Phoenix canariensis) qui sont les plus nombreux chez les particuliers et les plus sensibles aux attaques du charançon rouge, les dattiers (Phoenix dactylifera) essentiellement dans les espaces urbains, quelques Butia et de rares Jubaea.

La Cavem a fait le choix du traitement par injection d'émamectine benzoate dans le stipe du palmier suivant les recommandations de Michel Ferry qui en avait démontré l'efficacité lorsqu'il était chercheur de l'Inra à la Station Phoenix d'Elche et contribué à l'obtention d'une autorisation de mise sur le marché (n° 2140041 du 24 mars 2014) pour le produit commercial "Revive" de la société Syngenta. Ce traitement insecticide présente l'avantage de ne nécessiter qu'une seule application par an, de pouvoir être réalisé très facilement et très rapidement (5mn pour traiter un palmier) à hauteur d'homme (sans nécessiter de nacelle) et permet de prendre en compte les contraintes des résidences secondaires et des traitements en milieu urbain. L'insecticide reste confiné à l'intérieur du stipe du palmier et son impact sur l'environnement est considéré comme acceptable (rapport de l'Anses (29 janvier 2014).

Le but recherché est donc d'appliquer, au mieux, la stratégie "de la dernière chance" qui consiste à traiter rapidement et massivement le maximum de Phoenix canariensis, cible principale du CRP, dont Michel Ferry a démontré qu'il faudrait en traiter 75% pendant 3 années consécutives pour faire baisser drastiquement la population de CRP et qu'il serait possible, ensuite, de l'éradiquer en traitant les foyers résiduels isolés. Ceci nécessite d' organiser les campagnes en regroupant les traitements pour en réduire les coûts afin d'arriver à mobiliser l'ensemble des propriétaires concernés. Une négociation menée en mars 2016 par la Cavem avec la participation de Propalmes83 a permis d'obtenir de Syngenta un tarif forfaitaire de 72€ ttc /palmier dans le cadre de la démonstration Arecap. Cependant pour permettre un démarrage rapide de l'opération certaines concessions ont dû être faites au niveau technique (utilisation du pistolet d'injection sous pression de Syngenta), au niveau de l'organisation -la Cavem a préféré laissé les applicateurs libres d'organiser eux-mêmes leurs chantiers, enfin  la mobilisation des propriétaires a pris beaucoup plus de temps que prévu en l'absence de communication organisée au niveau local, régional et national dans un climat de défiance exacerbée sur l'utilisation des insecticides phytopharmaceutiques, malgré les exceptions prévues par la loi Labbé (article 1-2°) pour lutter contre les organismes nuisibles.

 

1. ARECAP, les résultats de la campagne 2020

1.1 Les résultats dans les faits :

Le territoire de la Cavem est sans doute celui où l'on peut trouver, encore aujourd'hui, le plus grand nombre de Phoenix canariensis qui ont été préservés grâce à Arecap et la lutte collective. La situation en 2015 était catastrophique. De nombreux palmiers publics présentaient des signes d'infestation plus moins avancée, les Villes n'ayant pas su prévoir les budgets nécessaires pour faire face à l'expansion exponentielle de l'infestation n'avaient pas les moyens de faire assainir correctement tous les palmiers infestés comme la loi leur imposait. De nombreux palmiers publics et privés, déjà infestés, ont donc été injectés sans avoir été préalablement assainis or l'injection est un traitement préventif très efficace mais avec des effets curatifs incertains car la dose létale pour les larves néonatales est insuffisante pour des stades de développement plus avancés. Certains de ces palmiers ont fini par récupérer progressivement, d'autres doivent encore rester sous surveillance régulière lorsqu'ils n'ont pas été assainis et ceux qui ont malheureusement disparu sont comptabilisés dans le taux d'échecs apparents (voir ci-dessous).

Dans la résidence du Parc de Valère à Fréjus, un alignement de palmiers Phoenix patrimoniaux emblématiques apporte un témoignage réaliste sur les résultats obtenus avec Arecap. L'alignement dont les photos ci-dessous ne présentent qu'une partie, comportait initialement 47 palmiers, 8 ont été perdus malgré des traitements aux nématodes en 2014 et 2015. Il en restait 39 lors des premiers traitements Arecap en juin 2016. Arecap a permis d'en préserver 38 jusqu'à maintenant mais pour combien de temps encore puisque l'arrêté du 25 juin 2019 du ministère de l'Agriculture, n'oblige nullement les autres collectivités contaminées de notre Région à organiser des luttes collectives sur leur territoire ?

 
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Parc de Valère à Fréjus. Photos DC prises le 14 décembre 2020, grâce à Arecap 38 palmiers Phoenix canariensis patrimoniaux sur 39 sont toujours debout depuis 2016!

A titre de comparaison, les photos ci-dessous montrent la situation des palmiers Phoenix patrimoniaux du parc Vigier à Nice qui, traités expérimentalement en 2017 avec des applications complémentaires de nématodes et de Beauveria Bassiana ont été décimés, abattus et remplacés.

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Photo Google Earth 09/2016 : le parc Vigier vue du boulevard Franck Pilatte

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Photo DC 15/06/2018 : le parc Vigier vue du boulevard Franck Pilatte

 

1.2 Les résultats dans les actes et dans les chiffres

Trois axes d'action privilégiés :
- le traitement préventif des palmiers par injection ;
- le repérage des palmiers infestés, non traités ;
- le déploiement et la maintenance d'un réseau de 1000 piéges.

 

1) Traitements préventifs des palmiers par injection.
Plus de 2100 propriétaires privés engagés dans la lutte pour préserver leurs palmiers.
Malgré le confinement et les contraintes que cela imposait aux uns et aux autres, 6132 palmiers (dont 5488 publics privés soit plus de 89%) ont été traités par injection entre mars et novembre 2020.

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Taux d'échecs apparents (*)

Parmi les 6132 palmiers traités en 2020, 5579 sont suivis depuis 2016, 2017, 2018 ou 2019. Le taux moyen d’échecs apparents*  sur l’ensemble de ces palmiers est de 2,9 %.

Parmi ces 5579 palmiers, le taux moyen d’échecs apparents des 3649 palmiers Phoenix canariensis, les plus vulnérables est de 4,2 % dont 72 morts soit un peu moins de 2 %.

(*) Est comptabilisé comme échec apparent (sans qu’on puisse en déterminer la cause exacte ) toute régression de l’état sanitaire d’un palmier (infestation, assainissement, mort) par rapport à l’année précédente pourvu qu’il ait été traité l’année précédente à moins de 13 mois du constat.)

 

Les causes possibles des échecs :
- palmiers infestés avant injection et non assainis ;
- intervalle entre deux traitements > 12 mois ;
- stipes de palmiers non préparés avant injection (restants de palmes trop important) ;
- distance et position des trous non respectées, lié à la difficulté de repérage des trous d'injection des années précédentes ;
- protocole particulier à appliquer pour le traitement des petits palmiers (stipe <1m) et des palmiers dactylifera non respecté ;
- manque de surveillance des palmiers par leurs propriétaires ;
- abandon ou interruption des traitements par certains propriétaires ( vente, changement de propriétaire, etc..).

 

2) Repérage des palmiers infestés non traités.
En fonction des niveaux de captures de certains pièges, une surveillance régulière du territoire est effectuée par les agents du service de Lutte contre les nuisibles du pôle E3D de la Cavem. Lorsqu’un palmier infesté est repéré par les agents du service, ou signalé par des tiers, une procédure est engagée à l’encontre du propriétaire afin qu’il se conforme à la réglementation dans les délais les plus brefs (15 jours). En 2020, ce type d’intervention a permis de repérer environ 150 foyers de charançons et de faire assainir ou abattre les palmiers concernés par leurs propriétaires.


3) Opération Arecap 1000 pièges (*)
Renforcement du réseau de pièges existant. Les équipes de lutte contre les nuisibles de la Cavem ont poursuivi les actions déjà engagées sur le terrain depuis 2016 (Réseau de 70 pièges installés par Fredon-Paca en 2016 - Opération Arecap 500 pièges en 2018). Avec 400 pièges supplémentaires installés dès le printemps 2020, malgré les difficultés liées aux contraintes imposées par le confinement, le réseau comporte 900 pièges opérationnels sur le territoire de la Cavem sur les 1050 initialement prévus (dont 45 % gérés directement par des propriétaires bénévoles dont les palmiers sont traités préventivement dans le cadre d’Arecap).

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Les 100 pièges disponibles seront mis gratuitement à la disposition d’autres propriétaires privés volontaires pour participer à l’opération dans les mêmes conditions qu’en 2018 et 2019. Il suffit qu’ils en fassent la demande au n° Vert 0 800 10 40 11 (appel gratuit) mis à leur disposition par la Cavem. Ils auront pour mission de transmettre mensuellement le nombre de captures sur le site de la Cavem.

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Analyse des résultats des captures fin 2020 :
En 2020, entre mars et novembre 21700 charançons ont été capturés dans les 900 pièges installés. On observe une baisse très significative de la population des charançons depuis 2018. Le nombre moyen des captures mensuelles par piège est passé de 12,6 en 2018 à 3,9 en 2020.
Bien que ces résultats soient encourageants, la lutte doit toutefois se poursuivre sans relâche car le ravageur est malheureusement encore bien trop présent dans notre environnement en absence de lutte collective généralisée chez nos voisins.

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(*)L’opération Arecap 1000 pièges est réalisée par la Cavem en partenariat avec Propalmes83, les sociétés Bergon et Koppert qui fournissent les pièges et les phéromones à un prix négocié, et la subvention financière du Conseil de la Région Sud – Paca dans le cadre de son plan de sauvegarde des palmiers.

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N.B. : le piégeage est utilisé comme outil de contrôle et d’évaluation de la population de CRP et comme moyen de lutte complémentaire associé aux traitements préventifs et curatifs dans le cadre de la lutte collective intégrée. Attention, à lui seul, le piégeage ne permet pas de réduire durablement la population de CRP. Voir, sur notre site, les articles de Michel Ferry concernant le piégeage : "Le piégeage sans stratégie collective et intégrée..une illusion !"

 

2. ARECAP, la lutte collective intégrée continue en 2021.

La campagne Arecap 2021 va s'effectuer avec le même protocole qu'en 2020.
Si vous êtiez déjà inscrits auprès de la Cavem, l'applicateur que vous avez retenu devrait vous contacter pour prendre rendez-vous courant mars 2021. Si vous n'êtes pas encore inscrits, vous pouvez le faire par Internet sur le site de la Cavem rubrique "inscription en ligne". En cas de difficulté  appelez le n° vert indiqué ci-dessus.

Comme en 2020 les traitements débuteront en mars 2021. Les applicateurs disposeront d'un nouveau pistolet injecteur qui leur sera fourni par Syngenta et qui devrait permettre de réduire et contrôler électroniquement la pression d'injection (*) en fonction de la capacité d'absorption des tissus et de contrôler le volume de produit injecté. Par ailleurs la société Syngenta a diffusé à ses applicateurs un protocole d'injection tenant compte de certaines demandes que nous lui avions faites concernant les précautions à prendre sur la disposition et la distance des trous d'injection avec ceux des années précédentes pour limiter les effets phytotoxiques du produit et éviter la formation de caries qui pourraient nuire à la résistance mécanique du stipe. Il est à noter qu'en 2020, c'est le produit Revive 2 de Syngenta qui a été utilisé pour traiter les palmiers (**). La concentration en substance active étant deux fois plus élevée, le volume qui doit être injecté est deux fois plus faible. Syngenta nous a assuré d'une efficacité équivalente sans nous apporter les résultats d'expérimentations que nous lui demandions. Nous ne pourrons avoir les résultats du terrain qu'après le retour des applicateurs sur l'état des palmiers qu'ils pourront constater lors de la campagne d'injection 2021. Nous y serons donc particulièrement attentifs. 

(*) nous rappelons que les expérimentations pour démontrer l'efficacité de l'injection de l'émamectine benzoate (spécialité commerciale   = Revive de Syngenta) dans le stipe du palmier pour traiter les palmiers contre le charançon rouge ont été réalisées par Michel Ferry par infusion (injection sans pression) du produit dans les tissus sains du palmier. La pression d'injection étant susceptible d'avoir une incidence sur la phytotoxicité du produit pénétrant dans les tissus. Sa demande de réduire la pression est permanente depuis 2016.

(**) Cette modification fait suite aux exigences de l'Anses qui demandait à Syngenta de modifier le diluant utilisé avec le Revive1.

 

2.1. Conseils

Traitements préventifs des palmiers dont le stipe fait plus d'un mètre de hauteur, comment obtenir les meilleurs résultats :

1) Faire traiter préventivement ses palmiers au printemps. C'est la saison ou la sève est la plus abondante. C'est la sève qui transporte l'insecticide dans les tissus sensibles du palmier, il faut donc profiter de cette période favorable pour assurer une bonne diffusion du produit. Par ailleurs le palmier se trouvera protégé au moment des premières pontes lorsque la température diurne dépassera les 18°C.

Si, compte tenu de circonstances particulières, les palmiers ont été traités l'année précédente en été ou en automne, il est préférable de les faire traiter dès le printemps suivant sans attendre 12 mois d'intervalle entre 2 injections. Les traitements pourront ensuite reprendre avec un rythme annuel normal.

2) Respecter un délai maximum de 12 mois entre deux injections. Après 12 mois, la concentration de l'insecticide dans les tissus du palmier devient insuffisante et l'efficacité du traitement est réduite. Si le traitement précédent date de plus de 12 mois, n'hésitez pas à appeler l'applicateur que vous avez choisi pour prendre rendez-vous rapidement. Il peut avoir des difficultés à vous joindre.

3) Surveiller régulièrement la frondaison pour détecter des symptômes d'infestation. Aucun traitement phytosanitaire ne peut être garanti à 100% et de nombreux paramètres peuvent intervenir sur l'efficacité d'un traitement dont l'état physiologique du palmier et les conditions d'application du traitement. La surveillance doit être mensuelle. Vous pouvez vous aider de la description des symptômes que vous trouverez dans notre article "Contre le charançon rouge : surveillance et traitements préventifs des palmiers !". En cas de suspicion d'une infestation, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel. La chance de sauver un palmier infesté dépend de la rapidité avec laquelle il peut-être assaini.

4) Nettoyer le stipe du palmier avant de le faire injecter. Une injection réalisée sur un palmier dont les restants de palmes visibles sur le stipe sont trop importants peut conduire à de mauvais résultats. Il appartient au propriétaire de faire nettoyer le stipe des palmiers pour que l'opérateur puisse pratiquer une injection sans risque de perte du produit dans les interstices des restants de palmes.

5) Veiller à ce ce que les injections soient réalisées à une distance suffisante les unes des autres (l'empan d'une main avec un décalage de 5 à 10 cm en hauteur). Elles doivent être réparties autour du stipe de façon hélicoïdale du bas vers le haut sans jamais se chevaucher.

6) Veiller à ce ce que les applicateurs désinfectent leurs forets avant de percer les trous d'injection pour éviter le transfert de bactéries d'un palmier à l'autre.

Traitements préventifs des petits palmiers dont le stipe fait moins d'un mètre de hauteur  :

Il est important de traiter préventivement ces palmiers afin de ne pas laisser de foyers de charançons pouvoir se développer. Les traitements préventifs pourront être effectués par application de nématodes au printemps ou à l'automne et de Beauveria bassiana lors des fortes chaleurs en été.

2.2. mise en garde sur les traitements insecticides complémentaires

Les traitements complémentaires au Karate zeon pourraient éventuellement se justifier :
- sur des palmiers assainis après avoir supprimé les parties infestées, par imprégnation et ruissellement sur la tête de palmier pour inonder les galeries et tuer les larves qui auraient pu subsister ;
- pour les nouveaux palmiers inscrits ou pour des palmiers déjà inscrits dont l'état parait suspect au moment de l'injection.

Ces traitements pourraient être appliqués une seule fois en respectant les doses prévues par l’AMM du produit et en complémentarité d’une injection. Une surveillance régulière de l'évolution de l'état sanitaire des palmiers est indispensable et en cas de suspicion ne pas hésiter à demander de faire assainir le palmier par un professionnel de votre choix, agréé par la Draaf-Paca (voir liste des professionnels agréés sur son site internet) pour traiter les palmiers contre le charançon rouge.

A noter que l'instruction technique de la DGAL du 10/07/2019 précise que les produits insecticides utilisés pour traiter les palmiers infestés doivent avoir une AMM pour usage contre le CRP. Les parties infestées doivent donc être supprimées et le palmier injecté avant traitement éventuel au Karate zeon (qui dispose d'une AMM pour usage contre les coléoptères mais dont l'efficacité contre le CRP reste à l'étude).

Dans les autres cas les traitements complémentaires à l'injection ne sont pas justifiés.

L’argument qui consiste à dire au propriétaire qu’en faisant des traitements insecticides complémentaires, cela lui permettra d’augmenter les chances de survie de son palmier s’apparente à du charlatanisme et à la promotion d’un produit phytopharmaceutique dont la nocivité vis à vis des abeilles est établi et dont l’efficacité dans la lutte contre le charançon rouge des palmiers n’a pas été scientifiquement démontré aux doses prescrites.

A voir également nos articles précédents sur les traitements.

 

Arecap : en 2020 la lutte collective contre le charançon rouge continue !

Résultats Arecap pour la saison de traitement 2019

- Près de 6000 palmiers ont été injectés sur le territoire de la Cavem dont 4000 Phoenix.

- Même si les résultats restent bons, avec un taux d’échecs apparents de 3,5 % sur près de 5000 palmiers suivis depuis 2016, 2017, et 2018, (avec au total 58 palmiers morts ou abattus depuis 2016 soit 1,2%) la situation s'est légèrement dégradée par rapport à l’année dernière contrairement à ce que nous espérions.

Sur les 2156 palmiers suivis depuis 2016, 73 (3,4% en taux d'échecs apparents) ont vu leur état régresser dont 30 (1,4%) sont morts ou ont été abattus. Le taux d'échecs apparents sur les seuls palmiers Phoenix canariensis est de 4,13% (soit 69 cas de régressions pour 1671 palmiers dont 27 morts ou abattus soit 1,6%).

Dans les échecs "apparents" sont comptabilisées toutes le régressions de l'état du palmier sans qu'il soit possible d'en définir la cause.

- Il est facile de constater au vu des photos prises en 2015 que des palmiers municipaux ont été injectés depuis 2016 sans assainissement préalable (problème de budget) alors qu'ils étaient déjà suspects ce qui pourrait expliquer quelques échecs. Il semble que l'injection ait pu freiner l'expansion de l'infestation sans pour autant la réduire complètement. Des investigations complémentaires ont été demandées à Syngenta, elles seront nécessaires pour connaître les raisons de ces régressions.

Les causes d’échecs apparents peuvent être multiples.

Parmi les causes d’échecs

- intervalle de plus d’un an entre deux injections ou interruption puis reprise des traitements ! Nous rappelons que les traitements doivent être réalisés tous les ans, de préférence au printemps. Veiller à ne pas dépasser les 12 mois entre deux injections ;

- palmier non nettoyé avec des restants de palmes trop importants ! Les applicateurs nous ont signalé que dans de nombreux cas, la longueur des restants de palmes sur le stipe des petits palmiers (stipe <1,50/2m) est trop importante. Compte tenu de la technique utilisée par les applicateurs de Syngenta il y a, dans ce cas, un risque que le produit n’atteigne pas les tissus sains du palmier et qu’une partie importante soit perdue, réduisant ainsi l’efficacité du traitement. Ce risque est augmenté par la méthode d'injection sous pression utilisée par Syngenta (malgré les différentes injonctions de Michel Ferry de revenir à une méthode d'injection par infusion qui a notamment l’avantage de présenter un risque de phytotoxicité plus faible pour les tissus). Pour réduire ce risque, nous demandons aux propriétaires de prendre des dispositions pour faire couper les restants de palmes et nettoyer les stipes de leurs palmiers avant de les faire injecter. Ils doivent veiller à ne pas faire un arasement trop près pour ne pas blesser les palmiers ce qui ouvrirait une porte d’entrée pour les charançons. Cette opération de nettoyage est à la charge des propriétaires ;

- palmier injecté alors qu'il était déjà infesté (les symptômes n'ayant pas été détectés / ou pu être détectés au moment de l'injection).

 

Arecap continue en 2020 !

Malgré les difficultés rencontrées cette année avec les conditions imposées pour lutter contre le COVID19 les traitements des palmiers ont repris depuis fin mars . Nous invitons les propriétaires qui participent à l'opération à poursuivre les traitements pour protéger leurs palmiers. Le risque que ferait courir une infestation par le CRP est bien plus important que le risque de fragiliser le palmier avec les trous d’injection (voir dispositions ci-dessus).

 

ATTENTION : surveillez régulièrement vos palmiers, apprenez à détecter les symptômes d’une infestation  !

aucun traitement ne peut prétendre être efficace à 100 %, même si les résultats que nous observons avec l’injection sont encore très satisfaisants, quelques palmiers se retrouvent infestés malgré le traitement. Il est donc essentiel d’apprendre à reconnaître les tout premiers symptômes d’une infestation pour pouvoir faire appel à un professionnel agréé qui pourra l’assainir. Lorsque la détection est suffisamment précoce, il est possible de sauver le palmier. Il faut réagir sans attendre même si la décision est parfois difficile à prendre. Un palmier assaini peut retrouver sa couronne de palmes en 6 à 9 mois. Pensez à demander à l’applicateur de l’injecter à 1m sous la couronne basse après l’assainissement (recommandation de Michel Ferry – conseiller scientifique de Propalmes83 et expert international auprès de la FAO) car après l’interdiction de l’imidaclopride en septembre 2018, c’est le seul traitement suffisamment efficace contre le charançon qui nous reste post assainissement (ce traitement doit être réalisé en complément d’un traitement avec des nématodes ou insecticides autorisés -voir notre article sur les traitements).

 

L’opération 500 pièges devrait être étendue à 1000 pièges.

La Cavem (service de lutte contre les nuisibles / pôle E3D /) a prévu de mettre en place une extension du réseau de 500 pièges qui était opérationnel depuis juin 2018 (partenariat avec la Région Sud-Paca qui finance partiellement le projet, la société Bergon et Propalmes83). Cette extension se ferait jusqu'à 1000 pièges disposés sur le territoire public des 5 communes et chez les propriétaires privés volontaires pour participer à l'opération et transmettre leurs relevés mensuels des captures dans les mêmes conditions financières (pièges distribués gratuitement avec les phéromones nécessaires pour la 1ere année et conditions négociées pour l’achat des phéromones des années suivantes). Les propriétaires engagés dans l'opération Arecap ont été sollicité pour participer à l’une ou l’autre de ces opérations et nous les engageons à le faire s'ils en ont la possibilité (à éviter pour ceux qui auraient des palmiers suspects ou récemment assainis).

Ce sont des opérations complémentaires de la lutte collective qui permettent d’en renforcer les effets et de mesurer l’évolution de la population de CRP.

(Commentaire : pour répondre aux interrogations de certains d’entre vous, le piégeage seul ne peut être suffisant et peut même s’avérer dangereux si les palmiers ne sont pas traités collectivement. Suivant les avis scientifiques, un piège seul, aussi parfait soit-il, ne peut pas capturer plus de 50 % des CRP, les autres seront donc attirés par le palmier où ils iront se reproduire si le palmier n’est pas traité. Or il suffit d’un charançon pour que l’infestation reparte. Par contre lorsque les palmiers environnants sont traités, le piège renforce l’action du traitement et permet d’apprécier l’évolution de la population de CRP). Voir les articles de Michel Ferry concernant le piégeage dans les « billets scientifiques ».

Les premières évaluations, après un an de fonctionnement montrent une réduction de près de 48 % de la population de charançons entre 2018 et 2019. Souhaitons que cela continue !

 191126 Presentation Arecap Monaco 22 pieges

 191126 Presentation Arecap Monaco 24 pieges

Arecap : la lutte collective contre le charançon rouge continue !

 Alors que le nombre de nouveaux palmiers infestés doublait chaque année, et que le taux d'infestation était approximativement de 7% en 2014 et 12% en 2015 sur le territoire de la Cavem,  le taux d'échecs apparents constaté fin 2018 sur 4336 palmiers traités depuis 2016 et 2017 n'est que de 2,6% pour l'année 2018. Ceci démontre que la lutte collective menée depuis juin 2016 a permis de sauver plus d'un millier de palmiers ! Pour son propriétaire, la perte financière d'un Phoenix canariensis est en moyenne de 6000€ pour un palmier dont le stipe fait environ 3m de hauteur (incluant la valeur du palmier, les frais d'abattage et d'évacuation, les frais de dessouchage) à laquelle il faudrait ajouter les frais de remplacement par un végétal de même intérêt esthétique et d'ombrage, nécessitant aussi peu d'entretien. C'est donc plus de 7 millions d'euros qui ont été provisoirement épargnés dont 87% à la charge des seuls propriétaires privés! Provisoirement.. car il faudra bien entendu arriver à éradiquer le charançon rouge, ce qui reste l'objectif à terme.

 

Arecap bilan 2018

 

Lettre adressée par l’équipe projet ARECAP aux propriétaires inscrits en 2018

 

Madame, Monsieur,

Vous êtes inscrits au plan d'action ARECAP (Action en Réseau pour l’Eradication du Charançon rouge et l’Assainissement des Palmiers) piloté par la Communauté d’Agglomération Var-Estérel-Méditerranée (CAVEM) depuis 2016, 2017 ou 2018.

Pour l’année 2019, les traitements vont recommencer dès le mois de mars, nos applicateurs sont d’ailleurs, pour certains, déjà entrés en contact avec vous, ou le feront pour les autres très prochainement.

Afin de vous permettre de prendre vos dispositions pour les prochaines années nous tenons à vous informer que les traitements préventifs au tarif négocié de 72€/an/palmier se poursuivront au moins jusqu'en 2021, au-delà de la période de 3 ans initialement envisagée au moment des premières inscriptions.

Cette décision est prise en concertation avec l'association PROPALMES83, la CAVEM et sur les conseils de Michel FERRY, scientifique, ex chercheur à l'INRA, et aujourd'hui expert de l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) pour le traitement des palmiers contre le charançon rouge du palmier (CRP). Nous invitons donc les propriétaires qui ont accepté de s'engager dans notre opération de sauvegarde à continuer de faire traiter leurs palmiers par injection.

Vous trouverez en pièce jointe une note d’information vous en expliquant les raisons. Ce document synthétique entend :

    dresser un premier bilan de l’opération ARECAP,
    rappeler les enjeux en présence et les objectifs fixés,
    faire le point sur la réglementation en vigueur,
    souligner l’efficacité de la méthode de traitement utilisée malgré l’occurrence exceptionnelle d’échecs (aucun traitement phytosanitaire n’étant garanti à 100%),
    présenter un moyen de lutte complémentaire efficace dont nous encourageons la mise en place pour augmenter les chances de réussite de l’opération : le piégeage,
    préconiser diverses mesures préventives à appliquer sur le plan technique pour assurer la sauvegarde de votre patrimoine végétal.  

Nous vous remercions de bien vouloir consacrer le temps suffisant à la lecture de cette note dans son intégralité. Certaines informations dernièrement parues dans les médias et laissant à penser que la lutte contre le Charançon Rouge du Palmier était vouée à l’échec ont pu semer le doute chez certains d’entre vous.

Lors de la réunion nationale de concertation qui s'est tenue au ministère de l'Agriculture le 11 février dernier et à laquelle nous participions avec les représentants de PROPALMES83 et du CMSP*, l 'Anses* a tenu à affirmer par la voix du Directeur de la santé du végétal, Philippe REIGNAULT, qu'il ne fallait surtout pas arrêter la lutte, bien au contraire, et que les conclusions du rapport de l'Anses avaient été mal comprises par les médias. Le ministère a d'ailleurs réaffirmé sa volonté de maintenir la lutte contre le charançon sur le territoire national.

Notre patrimoine palmiers représente une valeur financière importante pour les propriétaires de palmiers et un enjeu économique pour le développement de notre Région tournée vers le tourisme.

Nous vous rappelons que vous vous trouvez sur un territoire fortement impliqué et engagé contre la prolifération de ce ravageur depuis 2016 dans le cadre d’un plan de lutte en masse collective reconnu comme exemplaire à l’échelle nationale. En effet, le traitement d’une grande majorité de palmiers combiné aux opérations de piégeage et complété par une lutte au quotidien contre les foyers de dissémination de l’insecte (palmiers infestés) devrait nous permettre dans les années à venir d’abaisser drastiquement la population du nuisible jusqu’à atteindre son éradication.

L’équipe projet ARECAP en collaboration avec l’association PROPALMES83

* Collectif Méditerranéen pour la Sauvegarde des Palmiers (CMSP)

* Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)

Opération Arecap 500 pièges

L' opération "Arecap 500 pièges" s'adresse exclusivement aux propriétaires dont les palmiers sont traités dans le cadre de l'opération ARECAP

 

Quel est l'objectif de l'opération Arecap 500 pièges ?

  1) surveiller l’évolution de la population des CRP sur notre territoire ;
  2) impliquer directement au moins 250 propriétaires de palmiers volontaires, dont les palmiers sont obligatoirement traités dans le cadre d’Arecap (*) en leur demandant leur collaboration active ;
  3) de localiser les zones dans lesquelles peuvent se trouver des foyers d’infestation afin de les traiter.

Cette opération, prévue sur une durée de 3 ans, est réalisée en partenariat avec le Conseil régional Sud PACA, l’association Propalmes83, la Fredon-PACA, la société Bergon distributeur des kits de  piègeage et la société Koppert fournisseur.

(*) Dans les conditions actuelles de forte infestation, nous rappelons que le piégeage, seul,  ne peut pas être considéré comme un moyen de lutte efficace pour assurer la protection des palmiers contre le charançon, même s’il contribue à en faire baisser la population. Il s’agit donc principalement d’un moyen de contrôle qui devra être placé le plus loin possible des palmiers.

En quoi consiste-t-elle ?

500 pièges vont être installés et géolocalisés sur l’ensemble du territoire de la CAVEM, découpé pour l’occasion en 12 zones (voir photo ci-desous).

 Dans un premier temps 250 pièges seront disposés sur l’espace public et 250 pièges seront mis gratuitement à la disposition des propriétaires bénévoles qui accepteront de participer à l'opération et d’installer un piège dans leur propriété. Ils s'engagent à  retransmettre mensuellement le relevé du nombre de CRP capturés.

Au total, environ 40 pièges (20 publics/20 privés) seront répartis par zone géographique.

Les pièges doivent contenir un attractif (phéromone) pour pouvoir capturer les charançons. Ces attractifs sont à placer dans les pièges. Ils seront fournis gratuitement la première année et devront être changés tous les 3 mois.

Les pièges seront définitivement acquis par les propriétaires à condition d’avoir régulièrement transmis les relevés (mensuels) des captures pendant les 3 années de l’opération. Les participants pourront se procurer les attractifs nécessaires pour les 2ème  et 3ème années au prix spécial de 7,20€ TTC accordé uniquement pour cette opération.

Le positionnement des pièges sur la zone doit être tel que chaque piège puisse couvrir une superficie plus ou moins équivalente. Après analyse des candidatures, seules seront retenues celles qui sont compatibles avec le schèma d'implantation prévisionnel. Les candidats retenus sont avertis et invités à retirer leur piège dans le magasin de Fréjus de la société Bergon, partenaire de l'opération.

 

plan decoupage territoire

 

Comment participer à l'opération

A la fin de la première semaine de juillet, nous avion déjà de nombreux inscrits. Il n'est pas trop tard pour participer.

Si vous souhaitez participer, faites-vous connaître dans les meilleurs délais par courrier électronique/mail (obligatoire dans le cadre des échanges suivants) à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. en indiquant vos coordonnées : nom, prénom, adresse postale et numéro de téléphone (portable de préférence) ou téléphonner au n°vert 0 800 10 40 11 mais vous devez obligatoirement pouvoir communiquer vos résultats de captures par Internet sur le formulaire de transmission des relevés mensuels.

Le piège que nous vous proposons est du type PALMatrap de la Société Koppert qui sera distribué, pour cette opération, par la société BERGON à Fréjus selon les modalités qui vous seront indiquées. C’est un piège « à sec » qui se pose directement sur le sol et qui ne nécessite aucun entretien particulier si ce n’est de changer la phéromone tous les 3 mois. Une notice explicative vous sera fournie lors de son retrait en magasin.

En adhérant à l’opération ARECAP 500 pièges, vous nous aiderez à lutter encore plus efficacement contre le charançon rouge des palmiers et donc à sauvegarder notre patrimoine végétal emblématique du littoral méditerranéen.

Comment fonctionne un piège à charançon

La forme du piège, sa couleur, sa texture sont étudiés pour tenir compte du comportement du charançon rouge du palmier (pour en savoir plus sur le comportement du charançon voir la vidéo sur les études menées par la Station Phoenix à Elche

Dans le piège on dispose un attractif : une phéromone.

la phéromone d'agrégation du charançon est une substance chimique volatile (médiateur chimique) émise par les charançons mâles dans certaines circonstances. Ils transmettent ainsi un signal dont l’effet est d'attirer les autres charançons des deux sexes (d’où son qualificatif « agrégatif » et non sexuel). Pour des raisons encore mal expliquées, les pièges à phéromone du CRP capturent en général plus de femelles (70% des captures) que de mâles. La nature chimique de la phéromone d’agrégation du CRP a été identifiée en 1993 (Hallett et al 1993). Elle est produite par synthèse chimique par plusieurs laboratoires. Les distributeurs proposent tous la même phéromone mais conditionnée sous formes diverses.

La qualité de la phéromone est donc essentiellement liée à sa rémanence dans le temps dans des conditions climatiques contraignantes.

Pour renforcer le pouvoir attractif du piège il pourrait être utile d'ajouter de l'eau et des attractifs alimentaires (restants de palmes, dattes,etc...) qui sont à surveiller et à renouveler très régulièrement. On pourrait ajouter également une kairomone. Les kairomones d’attraction du CRP sont des substances chimiques volatiles d’origine végétale qui transmettent un signal qui va attirer les CRP vers l’endroit d’où elles proviennent. Ces substances sont de nature très variées et en mélange, dont la nature chimique précise est mal connue. Ces substances sont entre autres produites par le palmier quand il est blessé ou par certains produits végétaux tels que des dattes, de la canne à sucre ou de la mélasse en fermentation. Ce sont ces produits en contact avec de l’eau que l’on place dans les pièges afin de capturer un maximum de CRP. Il a en effet été démontré que les captures dans les pièges étaient multipliées par 5 à 8 quand ces produits étaient ajoutés au diffuseur de la phéromone d’agrégation. Malheureusement, l’effet d’attraction de ces produits végétaux disparaît au bout d’une à trois semaines et il faut donc les renouveler régulièrement. En substitution des produits végétaux, sont parfois utilisées des diffuseurs de produits chimiques dit kairomones de synthèse (surtout l’acétate d’éthyle) mais leur attraction est bien moindre.

Dans le cadre de l'opération 500 pièges Arecap pour éviter des contraintes de maintenance des pièges et faciliter leur utilisation par tous les propriétaires bénévoles et afin que tous les relevés soient effectués dans les mêmes conditions, il est demandé de faire fonctionner le piège "à sec" sans eau ni attractif alimentaire, ni kairomone.

Pour les mêmes raisons nous avons privilégier un piège facile à poser sur le sol sans besoin de creuser. Une pierre posée dans la cuvette, peut permettre de le lester si nécessaire. Il est également possible de le fixer au sol avec une "sardine".

Informations sur le piège PalmAtrap fourni par la Société Bergon à Fréjus distributrice de la marque Koppert.

Pour ceux qui veulent aller plus loin et dénombrer les mâles et les femelles qui auront été capturés dans les pièges, ils peuvent les identifier à partir de leur portrait robot que nous avons publié dans l'article sur  les Ravageurs.