La stratégie de la dernière chance - Michel Ferry
- Détails
- Publication : samedi 21 mai 2016 14:10
1) Stratégie en vue de l'éradication du CRP : article de Michel Ferry 22 Février 2015
2) Stratégie de la dernière chance : article de Michel Ferry et Susi Gomez publié dans la revue Princeps de la Société Palmophile Francophone (SPF) décembre 2015
3) Présentation de la stratégie de la dernière chance par Michel Ferry à la réunion du 26 novembre 2015 (voir ci-dessous)
4) Bibliographie de Michel Ferry et Susi Gomez
Présentation de la stratégie de la dernière chance par Michel Ferry à la réunion du 26 novembre 2015
4) Pourquoi la stratégie de la dernière chance
Depuis des années Michel Ferry chercheur à l'INRA et Susi Gomez se battent pour sauver les palmiers. Fin 2011 Michel Ferry, rejoint l'association Sauvons nos Palmiers dans le but de faire accepter par le MAAF (Ministère de l'alimentation, de l'agriculture, et des forêts) l'endothérapie à base d'émamectine benzoate. La technique était très simple d'application, ne nécessitant qu'une perceuse pour faire 4 trous dans un palmier à hauteur d'homme et permettait de protéger le palmier pendant 1 an avec 1 seul traitement. La mise au point du protocole de traitement à la Station Phoenix d'Elche en Espagne permettait d'espérer pouvoir traiter tous les palmiers Phoenix, très rapidement et pour un prix tout à fait raisonnable, le produit étant déjà commercialisé aux USA pour le traitement des frênes.
Le 20 mars 2012, un arrêté ministériel apporte des modifications à l'arrêté du 21 juillet 2010 et pour la première fois introduit la possibilité de traiter par endothérapie, mais contre toute attente ce n'est pas le benzoate d'émamectine qui est retenu comme molécule chimique mais l'imidaclopride (Confidor de Bayer) un traitement beaucoup plus coûteux et qui nécessite 4 interventions par an sous la couronne du palmier et qui nécessite donc des moyens assez lourds. Cette technique a d'ailleurs été utilisée par Saint-Raphaël entre 2013 et 2015 avec des résultats peu probants. Elle restait hors de portée des propriétaires privés. Ce n'est que le 25 mars 2014 soit 2 ans après qu'un nouvel arrêté est pris par le MAAF, et perfectible puisqu'il sera modifié le 24 juillet 2014 pour permettre enfin l'endothérapie à base d'émamectine benzoate dont la marque commerciale pour Syngenta est le "Revive".
Dès mars 2014, nouveau coup très dur pour les palmiers, alors que l'on s'attendait à ce que le produit soit mis sur le marché, en vente aux professionnels agréés, dans les mêmes conditions que sur le marché américain, en France, la socièté Syngenta ne met pas le produit en vente pour lequel elle a pourtant reçu une autorisation de mise sur le marché le 24 mars 2014, mais décide de commissionner des applicateurs auxquels elle impose le prix de vente du traitement à des prix inaccessibles à la plupart des propriétaires ( après quelques baisses successives, il était encore de 258€ par palmier en 2015, avec des prix dégressifs par quantité jusqu'160€ pour quelques centaines de palmiers à traiter).
Cette stratégie commerciale dont certains semblent se satisfaire , on ne comprend d'ailleurs pas pourquoi, relance Michel Ferry dans une nouvelle bataille.
En effet, si elle fait les affaires de la mutinationale en permettant de traiter au coup par coup les palmiers des propriétaires les plus fortunés, elle ne permet nullement d'atteindre l'objectif qu'il s'est fixé : éradiquer le charançon rouge des palmiers en quelques années.
L'endothérapie, devrait être interdite pour des traitements au coup par coup et son utilisation devrait être strictement réservée aux traitements effectués dans le cadre d'une lutte collective limitée dans le temps. En effet l'endothérapie ne peut pas être considérée comme un traitement de routine, car les injections se font dans des trous forés dans le stipe (tronc) du palmier qui le blessent et ne peuvent se combler. Le palmier étant une herbe géante, il "compartimente" ses blessures mais ne cicatrise pas. Les trous doivent être refaits tous les ans à chaque nouveau traitement car le produit injecté doit diffuser au travers de tissus sains, non nécrosés, ce qui empêche l'utilisation de canules réutilisables. Dans ces conditions les spécialistes, dont Michel Ferry, estiment que l'on doit limiter à 3 ans le nombre d'intervention sur un palmier pour éviter de le fragiliser. La plupart des propriétaires de palmiers n'ont pas été prévenus de cette limitation qui leur est préjudiciable tant que la population de charançons ne régresse pas. De 2014 à 2015 nous avons assisté au contraire, à une explosion du nombre de palmiers infestés.
De plus, il est bien connu, pour toutes les espéces invasives, seule une lutte collective coordonnée et menée rapidement peut permettre d'arriver à faire régresser la population des nuisibles en évitant des réinfestations. "Si mon voisin traite et que je ne traite pas, cela ne lui sert à rien d'avoir traité".
Enfin les traitements phytosanitaires seront interdits pour les collectivités dès 2017 à l'exception des traitements effectués dans le cadre de luttes collectives pour l'éradication des organismes nuisibles.
Ce sont toutes ces raisons qui ont conduit Michel Ferry à demander que soit appliquée "La stratégie de la dernière chance"
Pour cela en février 2015, il crée avec Guy Hily le "Collectif Méditerranéen pour la Sauvegarde des Palmiers" (CMSP), c'est également pour cela que nous avons organisé en partenariat avec la Ville de Fréjus et avec le support indispensable de la CAVEM la réunion du 26 novembre 2015 lors de laquelle Frédéric Ferrero a présenté son projet de plan d'action ARECAP et Michel Ferry a présenté ce qui pour lui était "La stratégie de la dernière chance".
C'est à dire pour nous tous la dernière possibilité de sauver nos palmiers à condition qu'une lutte collective coordonnée entre propriétaires publics et privés soit organisée et menée rapidement avant la fin du printemps 2016.